Genre et expériences carcérales et/ou post-carcérales : processus de stigmatisation des femmes dans les prisons sénégalaises
Auteur / Autrice : | Fatou Diop |
Direction : | Corinne Rostaing, Fatou Diop Sall |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie, démographie |
Date : | Soutenance le 20/12/2019 |
Etablissement(s) : | Lyon en cotutelle avec Université de Saint-Louis (Sénégal) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....) |
Laboratoire : Centre Max Weber (Lyon ; Saint-Étienne ; 2011-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Bruno Milly |
Examinateurs / Examinatrices : Coline Cardi | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Combessie, Ibrahima Thioub |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse analyse le processus de stigmatisation des femmes passées par les prisons sénégalaises. Elle s’inscrit dans une démarche compréhensive et interactionniste pour tenter de comprendre à partir de l’expérience carcérale et post-carcérale des femmes, les continuités et ruptures relatives à leur biographie. L’analyse de leurs parcours longitudinaux par une enquête en détention et en dehors a permis de confirmer notre hypothèse selon laquelle tou.te.s les détenu.e.s sont stigmatisé.e.s mais les femmes le sont beaucoup plus à cause des attentes sociales et culturelles les concernant.L’enquête ethnographique, au sein des deux prisons de femmes et de deux maisons d’arrêt et de correction, a permis de lever le voile sur l’invisibilité des femmes dans ces institutions totales, héritées toutes de l’époque coloniale, conçues par et pour des hommes. Les femmes, « oubliées » du système carcéral, vivent dans un isolement total et une constante oisiveté (absence de formations réelles) qui nuisent à leur réinsertion sociale et économique. Ce manque d’accompagnement est aggravé par le poids du regard stigmatisant de la société.L’enquête quantitative sur les représentations sociales a démontré le regard différencié des sénégalais.es sur les détenu.e.s face à l’épreuve carcérale. Et la réalisation d’entretiens auprès d’une cinquantaine d’ex-détenues, en sus des détenues, a permis de dégager trois types de stigmatisation : la mortification antérieure, le dilemme moral et la honte. Cette typologie varie en fonction du rapport moral à l’infraction, des relations à la famille et du moment le plus fort de la stigmatisation. Si certaines femmes parviennent à retourner leur stigmate, souvent par l’exil, d’autres demeurent prisonnières de leur passé carcéral.