Vers une politique globale de l'enfance : naissance d'une association, l'ARSEA de Lyon, 1935-1950
Auteur / Autrice : | François Boursier |
Direction : | Christian Sorrel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 09/12/2019 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (Lyon ; 2003-....) |
établissement opérateur d'inscriptions : Université Lumière (Lyon ; 1969-....) | |
Laboratoire : LAboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes - UMR5190 / LARHRA | |
Jury : | Président / Présidente : Catherine Maurer |
Examinateurs / Examinatrices : Virginie Barrusse, Christophe Capuano, Axelle Brodiez-Dolino |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse a pour objet d’étudier la création à Lyon de l’association « La Sauvegarde de l’enfance » sous le régime de Vichy. L’étude de cet « objet » a nécessité de désenclaver la période, afin de mettre davantage en évidence le rôle majeur des années de l’Entre-deux guerres dans l’élaboration d’un dispositif de prise en charge de l’enfance irrégulière et endanger moral. Et par conséquent d’inscrire cette étude dans la double continuité : années 30/Vichy, Vichy/Reconstruction. Ce temps étudié, met en évidence le rôle central que va jouer, tout au long des années 1935-1949, la neuropsychiatrie infantile dans l’élaboration du dispositif de prise en charge de l’enfance. Cela dans un contexte de forte médicalisation desquestions sociales. Au travers de cet objet historique, « La Sauvegarde de l’enfance », nous avons pu étudier au plus près la construction d’un rapport complexe entre l’Etat en pleine affirmation de son autorité, de renforcement de ses pouvoirs et l’Association comme expression de la société civile. Ce rapport complexe, fait de tensions, d’injonctions, et de reconnaissance mutuelle, s’inscrit dans une tradition élaborée dans le dernier tiers du XIXe siècle qui est celle du « concordat social », de la nécessité d’un compromis qui produit ce que Pierre Rosanvallon nomme « le jacobinisme amendé ». La Sauvegarde de l’enfance à Lyon, sera, entre 1943 et 1949, l’expression de cet amendement du jacobinisme. Cette étude a enfin permis de montrer, dans un contexte historique singulier, le rôle important des acteurs individuels ou collectifs, acteurs qui le plus souvent s’inscrivent au sein de réseaux et qui élaborent des stratégies. Ainsi au coeur de l’Occupation allemande, sous l’Etat Français de Vichy dans sa période la plus noire, des acteurs associatifs et politiques se donnent des marges de manoeuvres, négocient. Cette France au plus près du terrain a pu exprimer et réaliser ses vues, du moins les négocier, grâce à un contexte qui, paradoxalement, ne faisait pas de la protection de l’enfance une priorité de l’Etat. C’est là, au cours de cette séquence historique majeure, que les politiques de protection de l’enfance entrent dans un âge nouveau, que s’élabore un dispositif : fait d’un discours, d’une législation, d’institutions, de professionnels notamment.