Thèse soutenue

Influence de la motivation liée à autrui sur la décision : corrélats computationnels et magnétoencéphalographiques chez l’Homme

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Auteur / Autrice : Laure Bottemanne
Direction : Jean-Claude Dreher
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences cognitives
Date : Soutenance le 22/11/2019
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Neurosciences et Cognition (NSCo) (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Institut de sciences cognitives Marc Jeannerod (Lyon ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Edmund Derrington
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Claude Dreher, Julie Grèzes, Jérémie Mattout
Rapporteur / Rapporteuse : Dominique Muller, Pauline Narme

Mots clés

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Résumé

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L’homme est un animal social. La majorité des décisions que nous prenons se font dans un contexte social et dépendent d’autrui, ce qui implique des calculs cérébraux complexes qui incluent tous les facteurs contextuels et environnementaux. La majorité des études ultérieures de la prise en compte d’autrui dans la décision ont utilisé des tâches de partage de récompenses entre soi et autrui. Les choix possibles amènent le décideur à considérer autrui, mais dans le but de gagner soi-même une récompense ; donc dans un contexte où les récompenses liées à soi et les récompenses liées à autrui sont confondues. Le travail présenté dans cette thèse avait pour but une meilleure compréhension des mécanismes cérébraux soutenant l’intégration d’autrui dans la prise de décision, sans que la récompense pour autrui n’interfère directement avec soi. Nous nous sommes appuyés sur le cadre théorique de la décision perceptuelle et des modèles de diffusion pour l'étude i) des modifications du processus décisionnel induites par une récompense monétaire allant à autrui et ii) de l’impact de l’effet d’audience (le fait de se sentir observé) sur la décision. Nos résultats computationnels montrent qu'une récompense pour autrui, par rapport à une récompense pour soi, et une audience, par rapport au secret, modifient le taux de dérive de la variable de décision. En magnétoencéphalographie, nos résultats indiquent que les décisions pour soi et pour autrui diffèrent pendant, mais aussi après, la prise de décision dans des zones cérébrales associées avec la transformation sensori-motrice, l'ajustement du compromis entre rapidité et justesse et avec la cognition sociale. Ainsi, le cortex temporal montre des différences de -1170 millisecondes (ms) à -1023 ms, de -993 ms à -915 ms et de -343 ms à -188 ms en amont de la réponse. Ce qui suppose une influence sur l’intégration des preuves sensorielles. Après la décision, les régions frontales ont également montré des différences entre soi et autrui, de 153 ms à 303 ms post-réponse, suggérant une différence entre soi et autrui dans l’ajustement du compris entre justesse et rapidité. Le bénéficiaire de la récompense associée à la décision modifie les paramètres décisionnels et les corrélats cérébraux de la décision perceptuelle, démontrant l’importance du contexte social dans l’implémentation de la prise de décision chez l’Homme. Ce travail appuie également l’utilité des modèles mathématiques tels que les modèles de diffusion dans la compréhension des processus décisionnels, même de ceux découlant de la cognition sociale