Thèse soutenue

De la consommation collaborative à l’économie de plateformes : étude des transactions entre particuliers dans l’espace socio-numérique
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Auteur / Autrice : Adrien Bailly
Direction : Renaud Garcia-BardidiaBjörn Walliser
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 18/11/2019
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SJPEG - Sciences Juridiques, Politiques, Economiques et de Gestion (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CEREFIGE - Centre Européen de Recherche en Economie Financière et Gestion des Entreprises (Lorraine)
Jury : Président / Présidente : Amina Bécheur
Examinateurs / Examinatrices : Renaud Garcia-Bardidia, Björn Walliser, Dominique Roux, Alain Decrop, Raluca Descotes, Thomas Stenger
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Roux, Alain Decrop

Résumé

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La dernière décennie a été marquée par l’émergence rapide de nombreux modèles économiques associés à la notion de consommation collaborative. Ces contextes de consommation supposent la prise en charge d’activités nouvelles de la part des consommateurs. Notre recherche doctorale vise à fournir une compréhension théorique de ces pratiques émergentes. Si la notion de consommation collaborative fait partie intégrante des phénomènes étudiés, elle semble peu pertinente pour circonscrire l’objet de cette recherche. En effet, les définitions proposées par les chercheurs (Chapitre I) comme par les consommateurs (Chapitre II) ne permettent pas d’identifier la spécificité des pratiques collaboratives. Dans ce contexte, nous prenons le parti de délimiter l’objet de recherche d’un point de vue spatial (Chapitre III). Sa spécificité tient avant tout à la diffusion massive des technologies numériques. Cette dernière permet de relier des espaces préalablement disjoints et de réaliser des transactions qui mélangent des éléments appartenant traditionnellement aux sphères marchande et domestique. L’objet de la recherche est donc limité à ces transactions initiées en ligne, i.e. à celles propres à une économie de plateformes. Un positionnement épistémologique inspiré de la tradition pragmatiste (Chapitre IV) et un dispositif méthodologique principalement ethnographique (Chapitre V) ont été utilisés pour étudier ces transactions. Notre étude des usages du site www.leboncoin.fr (Chapitre VI) nous permet d’identifier la façon dont cette plateforme favorise l’acquisition de compétences marchandes nécessaires au travail des utilisateurs sans pour autant résoudre le phénomène d’exclusion sociale inhérent au processus d’appariement induit par ce modèle d’intermédiation. Notre étude de la location entre particuliers initiée en ligne (Chapitre VII) permet quant à elle d’explorer les relations entre utilisateurs et plateformes induites par un modèle d’intermédiation plus bureaucratique. Nous montrons également la professionnalisation des pratiques. Ce travail nous permet de conclure (Chapitre VIII) que la consommation collaborative est avant tout un ensemble de narrations qui accompagnent et légitiment le capitalisme de plateformes et que les relations d’intermédiation ne peuvent être comprises sans tenir compte de la façon dont les consommateurs les actualisent et les transforment.