Thèse soutenue

Développement d’un capteur spectrophotométrique pour la mesure en temps réel des expositions professionnelles à l’ozone

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Auteur / Autrice : Christelle Ghazaly
Direction : Marc HébrantMathieu Étienne
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie
Date : Soutenance le 29/11/2019
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale C2MP - Chimie mécanique matériaux physique (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Chimie Physique et Microbiologie pour les Matériaux et l’Environnement (Nancy)
Jury : Président / Présidente : Gisèle Finqueneisel
Examinateurs / Examinatrices : Marc Hébrant, Nadine Locoge, Estelle Baures, Jean-Baptiste Sanchez, Marianne Guillemot
Rapporteurs / Rapporteuses : Nadine Locoge, Estelle Baures

Résumé

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L’ozone provoque des maux de tête, des lésions pulmonaires et oculaires, ainsi que des maladies respiratoires graves telles que l'asthme. L’ozone est émis dans l’atmosphère des lieux de travail dans différents secteurs, notamment les imprimeries, les stations d’épuration des eaux, les ateliers de soudage à l’arc électrique et les industries de transformation des matières plastiques. L’exposition des salariés à des concentrations dépassant les valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP) nationales et européennes de l’ozone, fixées à 100 ppbv sur 8 heures et à 200 ppbv sur 15 minutes, peut provoquer des altérations sévères de la santé. Actuellement, la détermination des concentrations d’ozone dans l’air est réalisée à l’aide de tubes colorimétriques, assurant des mesures ponctuelles, ou en utilisant des capteurs commerciaux. Des études ont également été réalisées sur les capteurs, à base de cellules électrochimiques ou de semi-conducteurs et plus rarement sur des capteurs optiques. La limite de détection de ces capteurs est compatible avec les VLEP de l’ozone, mais ils sont fragiles et ne sont pas sélectifs. Il n’existe pour le moment aucune méthode de référence fiable et robuste pour l’évaluation des expositions professionnelles à l’ozone. L’objectif de cette étude est le développement d’une méthode de mesure en temps réel de l’ozone, qui soit caractérisée par un signal stable sous air, une sensibilité et une sélectivité élevée. Ce système de mesure doit permettre également d’identifier les phases les plus exposantes pour les salariés. Nous avons choisi la spectroscopie visible comme système de détection simple, rapide et précis. Nous avons élaboré avec succès le matériau sensible, basé sur un colorant peu coûteux, le bleu de méthylène, adsorbé sur un film mince de silice mésoporeuse déposé sur plaque de verre par dip-coating. Ce matériau est stable plus de 50 jours stocké sous air ambiant. Le système comprend également un tube de Nafion® ; utilisé afin de stabiliser le taux d’humidité relative de l’air. Le signal du capteur mesuré est la diminution d’absorbance à 600 nm. Cette diminution résulte de l’oxydation du colorant en présence d’ozone, et est irréversible sous air. Le capteur développé est caractérisé par une sensibilité aux faibles concentrations d’ozone allant de 10 à 500 ppbv, une cinétique de réponse reproductible et aucune interférence directe en présence de 500 ppbv de dioxyde d’azote. La dépendance à la température de la réponse du capteur est décrite. La performance de la détection pendant des scénarios d’exposition pendant des temps courts et à des concentrations variables est décrite. Le système élaboré pourrait servir de bon candidat pour la surveillance en temps réel des expositions professionnelles à l’ozone. Cette étape exigera une miniaturisation des différents composants du banc d’essais afin de pouvoir utiliser le capteur développé sur les lieux de travail.