Thèse soutenue

Le spectacle du sexe : l’évolution de la consommation du film pornographique des années 1990 à nos jours et ses enjeux esthétiques et sociaux

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Auteur / Autrice : Lionel Renaud
Direction : Fabrice Montebello
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts
Date : Soutenance le 05/07/2019
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire lorrain de sciences sociales (Lorraine)
Jury : Président / Présidente : Jean-Marc Leveratto
Examinateurs / Examinatrices : Vincent Amiel, Frédérique Villemur, Valérie Malabat
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Amiel, Frédérique Villemur

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse est une étude de la consommation des films pornographiques de 1990 à nos jours, et de la manière dont elle a pu affecter la sensibilité générale des spectateurs et celle de certains artistes du cinéma ordinaire fascinés par le spectacle du sexe. L’augmentation exponentielle du nombre de films pornographiques accessibles au public (de la production professionnelle de longs métrages à la fabrication amateure de courtes séquences) et la généralisation de leur consommation via notamment les nouvelles technologies, obéissent cependant à des règles précises (partie 1). En passant de la salle de cinéma au salon, la charge subversive et choquante du film pornographique s’est transformée sans s’atténuer. La visibilité de la consommation du film pornographique s’accompagne de l’invisibilité publique du spectacle du sexe. Ce dernier est devenu majoritairement une affaire privée. Elle prend au sérieux la capacité d’action du film sur le spectateur et la nécessité pour ce dernier, étant donné son caractère dérangeant et le plaisir coupable qu’il induit, de le maîtriser, de l’apprivoiser, de le domestiquer. Le souci de soi du pornophile explique à la fois le déplacement du point de vue du législateur et de celui des éducateurs, de la censure du « film X » à la nécessaire protection du mineur (partie 3), et la prise en compte par les artistes du cinéma classique des jeux du sexe dans les jeux de l’art (partie 2). Plus généralement, l’étude interroge la transformation de la sensibilité des spectateurs, qu’ils soient amateurs du genre, indifférents ou opposés à ce dernier. Le constat d’une normalisation du film pornographique ne s’entend pas comme une banalisation morale du « film X » mais comme un déplacement du regard porté sur le spectacle du sexe et sur ses usages. Le transfert de culpabilité du regard public à la conscience de soi est neutralisé par la domestication du film pornographique. Elle permet aux amateurs du genre de passer de l’excitation sexuelle mécanique à la maîtrise des jeux du corps et des techniques du plaisir sexuel (partie 3).