Thèse soutenue

Apprendre le français à Hong Kong : perspectives narratives et construction identitaire
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Auteur / Autrice : Lorraine Vezy de Beaufort
Direction : Dominique Montagne-MacaireJohn E. Trent
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 10/05/2019
Etablissement(s) : Université de Lorraine en cotutelle avec The Education University of Hong Kong
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Analyse et traitement informatique de la langue française (Nancy)
Jury : Président / Présidente : Muriel Molinié
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Montagne-Macaire, John E. Trent, Jane Jackson, Marie-Françoise Narcy-Combes, Phil Benson, Paul Stapleton
Rapporteurs / Rapporteuses : Muriel Molinié, Jane Jackson

Résumé

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Cette recherche doctorale examine le lien entre l’apprentissage d’une langue et la construction identitaire à travers l’expérience d’apprentissage du français de quatre hongkongaises. L’étude adopte la perspective post-structuraliste de l’identité (Norton, 2000; Bucholtz & Hall, 2005). Selon cette perspective, l’apprentissage d’une langue est considéré sous l’angle d’un procédé de construction identitaire qui reflète « le désir des apprenants d’étendre la gamme de leurs identités et d’accéder à des environnements plus larges » (Pavlenko & Norton, 2007, 670). En utilisant une méthodologie de type « narrative inquiry » (Clandinin & Connelly 2000) que l’on pourrait qualifier d’« étude de récits de vie par enquêtes approfondies », l’étude met en lumière l’expérience individuelle ainsi que les différents aspects de l’apprentissage de langues à l’ère de la « superdiversité » (Vertovec, 2007). A partir d’un corpus composé en partie d’entretiens approfondis et de « language learner histories » (Mercer, 2013), cette étude a pour but d’illustrer que même les langues « minoritaires » (tel que le français à Hong Kong) ont un rôle à jouer en terme de construction identitaire. Les quatre participantes ont toutes appris le français dans un cadre institutionnel mais elles ont aussi développé leur intérêt pour cette langue au cours de leur expérience professionnelle ainsi qu’en voyageant voyages ou au cours de leurs activités en ligne. L’étude montre le côté unique et personnel de l’expérience d’apprentissage de langues et met en avant différents aspects de cette expérience et sa signification en terme de construction identitaire en faisant valoir que ces aspects sont souvent négligés en didactique des langues. Ce qui ressort de cette étude est que, premièrement, apprendre une langue « minoritaire » joue un rôle important dans la construction indentitaire en dépit d’un niveau de maîtrise linguistique qui, conventionnellement, serait jugé limitée. Deuxièmement, l’étude montre que le développement de la connaissance interculturelle incite à réfléchir à son environnement culturel, ce qui agit sur l’identité. En conclusion, l’étude souligne le besoin de prendre en compte la « diversité ou multidimensionalité » des apprenants de langues dans les dispositifs d’apprentissage de langues (voir Byrd Clark, 2010) ainsi que le phénomène de de-territorialisation des langues à l’ère de la superdiversité (Jacquemet, 2005). Les notions pédagogiques de ce qu’est et représente une langue doivent être également être repensées et réfléter la créativité et la diversité des pratiques langagières des personnes multilingues, ce qui amène aussi à repenser la notion de compétence en langues. L’étude offre donc des pistes méthodologiques, théoriques et pédagogiques