Littérature, photographie et pornographie : Questions de temporalités
Auteur / Autrice : | Émeline Chauvet |
Direction : | Bertrand Westphal |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature comparée |
Date : | Soutenance le 20/09/2019 |
Etablissement(s) : | Limoges |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Humanités (Poitiers ; 2018-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Espaces Humains et Interactions Culturelles |
Jury : | Président / Présidente : Crystel Pinçonnat |
Examinateurs / Examinatrices : Bertrand Westphal, Till R. Kuhnle | |
Rapporteur / Rapporteuse : Anne Beyaert-Geslin, Jean-Paul Engélibert |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Au travers des correspondances esthétiques entre littérature et photographie, françaises et américaines, ce travail de recherche se propose d'analyser le discours sur la pornographie (que nous qualifierons de « métapornographie ») mis en scène par l'art postmoderne et ses répercussions sur le corps pornographique. Ce travail prend appui sur trois séries photographiques A History of Sex d’Andrés Serrano (1995), Sex Pictures de Cindy Sherman (1992) et Pornographie d’Édouard Levé (2002), ainsi que sur trois romans Souvenirs du triangle d’or d’Alain Robbe-Grillet (1978), Blood and Guts in High School de Kathy Acker (1978) et Les particules élémentaires de Michel Houellebecq (1998). Un corpus secondaire emprunté aussi bien à la littérature et à la photographie qu’au cinéma ou à la performance étayera également l’analyse. L’hétérogénéité du corpus d’étude a permis la recherche de critères homogénéisants et susceptibles de guider toute l’analyse à savoir : la crise du sujet, la déhierarchisation, l’importance de la metatextualité avec le rejet du culte de l’unique et la permanence des discours sur la fin. La démonstration tient donc compte de ces invariants en les rattachant systématiquement à l’expression d’une temporalité particulière et à ses effets sur le corps pornographique : on assiste à une déformation successive du corps pornographique qui, à force d’hybridité, de franchissement de limites et de fragmentation n’a plus qu’une solution, celle de se reconstruire. Mais cette reconstruction, intimement liée à un processus de détournements, est marquée par une esthétique du trop et du kitsch. Ne reste plus qu’un corps froid, usé, aux limites de la mort et qui appelle son propre dénouement.