Thèse soutenue

Plasticité neuro-structurale de l’hypothalamus dans le syndrome des ovaires polykystiques

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Auteur / Autrice : Anne-Laure Barbotin
Direction : Didier Dewailly
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histologie
Date : Soutenance le 11/12/2019
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lille Neuroscience et Cognition (Lille) - Lille Neurosciences & Cognition - U 1172
Jury : Président / Présidente : Yves Tillet
Examinateurs / Examinatrices : Didier Dewailly, Yves Tillet, Nathalie Di Clemente-Besse, Patrice Jissendi Tchofo, Sophie Jonard, Paolo Giacobini, Valérie Mitchell
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Di Clemente-Besse, Patrice Jissendi Tchofo

Résumé

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L’hormone anti-Müllerienne (AMH) dont les taux dans le sérum sont élevés dans le Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) est connue pour augmenter la sécrétion de LH/GnRH. Comme mis en évidence récemment, cette augmentation de la sécrétion de GnRH pourrait être liée à une hyperactivité des neurones à GnRH en réponse à une action directe de l’AMH mais pourrait également s’exercer indirectement via une augmentation des afférences excitatrices sur les neurones à GnRH. Par ailleurs, les tanycytes, qui enchâssent les terminaisons des neurones à GnRH, expriment le récepteur à l’AMH et sont connus pour moduler la plasticité neuro-structurale de l’hypothalamus. Ainsi, notre objectif est de tester les deux hypothèses suivantes dans un modèle animal et chez la femme. Est-ce que la physiopathologie du SOPK : 1- Est liée à une rétraction des tanycytes provoquée par l’AMH, entraînant l’augmentation des sécrétions de GnRH / LH ? Et/ou 2- Est liée à une augmentation de l’activité des neurones à GnRH AMH-dépendante ?Nous avons étudié la modification de la plasticité morphologique de l’hypothalamus en microscopie électronique en comparant la distance entre les terminaisons des neurones à GnRH et l’espace péri-capillaire entre des éminences médianes de rates en phase de dioestrus de leur cycle oestral (au moment où ces terminaisons sont normalement enfouies par les tanycytes) traitées par de l’AMH et des contrôles. Puis, nous avons comparé cette même distance entre des éminences médianes issues d’un modèle de souris SOPK en comparaison à des contrôles. Enfin, nous avons étudié la plasticité neuro-structurale de l’hypothalamus chez des femmes SOPK et des témoins par une approche en imagerie en comparant les métabolites cérébraux.Nous avons observé une augmentation significative du nombre de terminaisons de neurones à GnRH situées à proximité de l’espace péri-capillaire dans le groupe traité par l’AMH par rapport aux contrôles et nous avons fait les mêmes observations chez les souris SOPK comparées aux contrôles. Par ailleurs, nous avons mis en évidence une augmentation de l’activité neuronale dans le noyau arqué de l’hypothalamus chez des souris SOPK. Or, cette région est particulièrement impliquée dans la régulation de la sécrétion de GnRH. Chez les femmes atteintes de SOPK, nous avons pour la première fois mis en évidence des concentrations plus élevées de GnRH mesurées par spectroscopie de masse par rapport à des femmes normo-ovulantes. Notre étude par IRM, chez les femmes SOPK et contrôles, vient conforter ce résultat en montrant une augmentation de la viabilité/activité neuronale. Cette étude translationnelle suggère que l’augmentation des sécrétions de GnRH/LH rencontrées dans le SOPK serait dépendante d’une part d’un rapprochement de terminaisons à GnRH à l’espace péri-capillaire et d’autre part d’une augmentation de l’activité neuronale hypothalamique.