Thèse soutenue

Impact de la pollution de l’air extérieur sur la santé respiratoire dans deux études françaises

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Anaïs Havet
Direction : Luc DauchetRachel Nadif
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du médicament et des autres produits de santé
Date : Soutenance le 18/10/2019
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IMPact de l'Environnement Chimique sur la santé humaine (Lille) - Impact de l'environnement chimique sur la santé humaine

Résumé

FR  |  
EN

Bien qu’il soit reconnu que la pollution de l’air extérieur affecte la santé respiratoire, les mécanismes biologiques sous-jacents qui expliquent ces associations sont encore mal connus, et les associations entre l’exposition à long-terme à la pollution de l’air extérieur, qu’elle soit issue du trafic routier ou de l’industrie, et la fonction ventilatoire sont peu étudiées chez l’adulte.L’objectif général de cette thèse était d’étudier l’impact de la pollution de l’air extérieur sur la santé respiratoire des adultes dans deux études épidémiologiques françaises : l’étude cas-témoins et familiale EGEA et l’étude en population générale ELISABET. L’association entre l’exposition à long-terme à la pollution de l’air extérieur et différents phénotypes d’asthme et le rôle de la voie biologique du stress oxydant dans ces associations ont été étudiés dans EGEA. Dans les analyses transversales, l’ozone (O3) et le trafic routier étaient associés à l’asthme actuel. Le niveau du 8-isoprostane (8-iso), un biomarqueur de dommages mesuré dans le condensat de l’air exhalé, augmentait avec l’exposition aux particules d’un diamètre inférieur à 2.5 μm (PM2.5) et diminuait avec l’exposition à l’O3 et à l’O3-estival. Les niveaux des produits d’oxydation fluorescents (POFs), des biomarqueurs de dommages mesurés dans le plasma, augmentaient avec l’exposition au dioxyde d’azote (NO2), aux oxydes d’azote, aux PM10 et aux PM2.5. Un niveau élevé de 8-iso était associé à l’asthme actuel et des niveaux élevés de POFs étaient associés au mauvais contrôle de l’asthme. Dans les analyses longitudinales, l’exposition à l’O3 augmentait les niveaux des POFs, et les niveaux des POFs étaient associés à l’asthme persistant. L’étude du rôle des POFs comme médiateurs dans l’association entre l’O3 et l’asthme persistant montrait que l’O3 était associé à l’asthme persistant à travers un effet indirect médié par les POFs, représentant 41% de l’effet total.L’association entre l’exposition à long-terme à la pollution de l’air extérieur et la fonction ventilatoire a été étudiée dans ELISABET et EGEA. Dans ELISABET, l’exposition au NO2 et aux PM10 était associée à une baisse du volume expiratoire maximal en une seconde (VEMS), de la capacité vitale forcée (CVF), du rapport VEMS/CVF, du débit expiratoire maximal entre 25% et 75% de la CVF (DEM25-75), et du debit expiratoire à 75% de la CVF (DEM75). L'exposition au dioxyde de soufre (SO2) était associée à une baisse du VEMS, du rapport VEMS/CVF, du DEM25-75 et du DEM75. Dans EGEA, le trafic routier était associé à une baisse du VEMS et du rapport VEMS/CVF, l’O3-estival à une baisse du rapport VEMS/CVF et du DEM25-75, et les PM10 à une baisse du DEM25-75 et à une baisse à la limite de la significativité du VEMS et de la CVF. L’exposition au SO2 était associée à une augmentation du rapport VEMS/CVF et du DEM25-75.En conclusion, ces travaux de thèse apportent de nouvelles preuves 1) d’un lien entre l’exposition à long-terme à la pollution de l’air extérieur et les phénotypes d’asthme et suggèrent que le stress oxydant au niveau pulmonaire et systémique peut jouer un rôle dans ces associations, et 2) d’un lien entre l’exposition à long-terme à la pollution de l’air extérieur et la fonction ventilatoire.