Sexualité et littératures subsahariennes : de la poétique de la pudeur à l’esthétique du sexe
Auteur / Autrice : | Innocent Bekale Nguema |
Direction : | Jean-Christophe Delmeule |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Discipline : Langue et littérature françaises |
Date : | Soutenance le 26/11/2019 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2018-2021) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Analyses littéraires et histoire de la langue (Villeneuve d'Ascq, Nord) |
Jury : | Président / Présidente : Odile Cazenave |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Christophe Delmeule, Odile Cazenave, Romuald Fonkoua, Françoise Saquer-Sabin | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Odile Cazenave, Romuald Fonkoua |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le roman colonial a longtemps été la « seule approche » permettant d’appréhender les colonies. Il a malheureusement produit un imaginaire sexuel sur l’Afrique, excluant le discours du colonisé lui-même. L’Afrique y est un lieu de plaisir, un « Éden sexuel », et les indigènes ont « tous la luxure chevillée au corps ». Curieusement, cette imagologie n’influence pas les œuvres littéraires africaines. Au contraire, l’Afrique et ses littératures ont été considérées comme des espaces très pudiques. L’auteur africain, pour des raisons multiples, opte pour des stratégies d’évitement. Il utilise un ensemble de procédés stylistiques pour le voiler, le donner à voir dans l’absence ou les silences. Cette réserve scripturaire domine la production francophone d’Afrique subsaharienne jusqu’aux années 1960. Décennie durant laquelle naît une génération iconoclaste qui rompt avec cette forme de représentation. Apparaît une écriture plus transgressive. Désormais les auteur(e)s refusent l’« indirection », le détour, l’ellipse narrative. Ils s’inscrivent plutôt dans ce que Michel Foucault nomme parrhêsia, un discours de vérité. Cette démarche recouvre donc une volonté d'énoncer clairement les choses. Émerge alors ce que nous nommons la sexualiture, à savoir une littérature accordant au sexe une place significative. La présente étude examine, d'une part les modalités de fonctionnement de cette graphie émancipatrice qui s’inscrit dans une démarche féministe ; d'autre part, elle analyse les liens qui se tissent entre une poétique de la pudeur – garante d’une formulation mesurée de la sexualité –, et l’insolence d’un dire-vrai, comme expression d’un besoin légitime de liberté.