Les généalogies foucaldiennes
Auteur / Autrice : | Ivan Ponton |
Direction : | Philippe Sabot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 29/03/2019 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2018-2021) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Savoirs, textes, langage (Villeneuve d'Ascq, Nord) |
Jury : | Président / Présidente : Judith Revel |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Sabot, Judith Revel, Guillaume Le Blanc, Pascale Gillot | |
Rapporteur / Rapporteuse : Guillaume Le Blanc, Pascale Gillot |
Mots clés
Résumé
L’objet de ce travail est d’analyser les différentes formes de généalogie qui scandent l’itinéraire foucaldien de pensée. Si l’on appelle généalogie la démarche consistant à remettre en cause la prétention de certains discours à l’autonomie, discours de savoir, discours moraux, politiques ou esthétiques, en les ancrant dans des rapports de force au sein desquels ils se constituent, alors il s’agit en effet de montrer que la pensée foucaldienne est de bout en bout animée par un effort généalogique. Il s’agit, par une analyse s’efforçant de ressaisir dans leur détail, leur singularité et leur enchaînement, les différents dispositifs généalogiques successivement mobilisés par Foucault, de montrer que sa pensée ne cesse, explicitement ou non, de se confronter au schème généalogique, de se heurter aux problèmes qu’il pose, d’en proposer des élaborations déterminées, d’entrer à cette fin en débat avec d’autres modèles de généalogie, et de se livrer à de multiples reconfigurations.Ce travail doit ainsi permettre de faire apparaître la généalogie, non plus comme une sorte de méthode générale bien connue, caractérisant une simple « période » de la pensée foucaldienne, mais comme un schème spécifique, fondamental pour comprendre les formes et les évolutions si singulières de cette pensée. Mais il doit également, en faisant apparaître l’œuvre foucaldienne comme un véritable laboratoire pour la généalogie, permettre de mettre en évidence que celle-ci déborde largement la pensée de Foucault ou même celle de Nietzsche, et constitue un des schèmes principaux innervant la pensée depuis Kant, celui permettant sans doute les remises en question les plus radicales, mais aussi celui dont, paradoxalement, l’évidence est la moins questionnée. Une étude des généalogies foucaldiennes doit ainsi pouvoir initier, dans son mouvement même, une réflexion générale sur les formes susceptibles d’être prises par le motif généalogique et sur les types de problèmes qu’il pose. Elle a l’ambition de poser les premières bases d’une épistémologie de la généalogie ou encore d’une grammaire généalogique, préalable indispensable au renouvellement de ce schème si singulier.