Vandales et propriétaires ? : Sociologie des atteintes à la propriété dans les mondes du graffiti et du militantisme
Auteur / Autrice : | François Brasdefer |
Direction : | Dominique Duprez, Gilles Chantraine |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie et démographie |
Date : | Soutenance le 25/10/2019 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2018-2021) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences économiques, sociales, de l'aménagement et du management (Lille ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre lillois d'études et de recherches sociologiques et économiques (Clersé) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Jules Falquet, Carole Gayet-Viaud, Abdelhafid Hammouche, Nicolas Sallée, Isabelle Sommier |
Mots clés
Résumé
Cette thèse porte sur une comparaison des pratiques envers la propriété des graffeur.ses, street-artistes, militant.e.s anticapitalistes et antipubs. Partant d’une analyse de la littérature criminologique concernant le vandalisme, cette thèse interroge les figures du « vandale » ou du « casseur » en tant que constructions sociales. Dans la continuité des travaux interactionnistes en sociologie de la déviance et en criminologie post-marxiste, nous interrogeons les dégradations volontaires d’objets matériels à partir des trajectoires et expériences d’acteurs déviants, tout en replaçant ceux-ci dans l’imbrication des rapports sociaux de classe, de sexe et d’âge. L’enquête de terrain procède par ethnographie multi-située, rassemblant seize récits de vie combinés à des observations participantes. Les résultats montrent la formation et l’évolution de « sujets propriétaires » par effets de socialisation aux interactions entre individus, corps et objets matériels dans diverses sphères (familiale, scolaire, professionnelles, sous-culturelles, militantes). La propriété et la possession apparaissent comme des enjeux centraux des rapports sociaux et de la socialisation. Leur naturalisation au sein des rapports de pouvoir participe tant de la réaction sociale au vandalisme que des rapports aux objets et espaces des peintres ou militant.e.s interrogé.e.s. Malgré l’hétérogénéité de leurs positions structurelles ou de leurs trajectoires d’engagement, nous trouvons dans leurs rapports aux objets dégradés, aux pratiques de soin, aux techniques ou encore au contrôle social, une internormativité faisant dominer les normes de propriété formelle sur les normes de possession. Cette thèse explore les rapports de pouvoir contemporains traversant les atteintes à la propriété et apporte une contribution à la sociologie de la déviance, des rapports sociaux et des cultures dominées.