Étude portant sur la construction de la méthode en escalade de bloc chez des grimpeurs experts et de son étayage par l’introduction d’un artefact au sein d’un dispositif de formation
Auteur / Autrice : | François Baux |
Direction : | Stefano Bertone, Nicolas Peyrot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences et techniques des activités physiques et sportives |
Date : | Soutenance le 09/12/2019 |
Etablissement(s) : | La Réunion |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales (Saint-Denis, La Réunion ; 2010-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Ingénierie recherche intervention sport santé environnement (Le Tampon, Réunion) |
Jury : | Président / Présidente : Ludovic Seifert |
Rapporteur / Rapporteuse : Serge Leblanc, Sébastien Chaliès |
Résumé
Les capacités de l’athlète à déchiffrer un passage rapidement et à déterminer l’enchaînement des actions permettant de le réussir sont cruciales en escalade et constituent des objets de formation et d’entraînement majeurs. Cette thèse se propose d’étudier l’activité d’exploration de la méthode de grimpeurs experts en bloc et propose des modalités d’intervention destinées à développer ces capacités d’exploration. Cette étude s’inscrit dans un programme de recherche anthropoculturel (Bertone, 2011, Chaliès, 2012). Initialement orienté sur l’étude de la construction du sujet professionnel en formation, ce cadre emprunte ses principaux présupposés théoriques à la philosophie analytique de Wittgenstein (2004). Deux protocoles ont été menés. Le premier consistait à modéliser l’activité de construction de la méthode de grimpeurs experts sur un bloc inconnu en milieu naturel. Le second dispositif a été conçu à partir des avancées épistémiques du premier. Des mesures macroscopiques de la cinématique d’un grimpeur expert (JERK) métaphorisées par un entraineur-chercheur ont ainsi fait l’objet d’un travail collaboratif entre les deux acteurs dans le but de, 1) étayer l’activité exploratoire de l’athlète et 2) étayer l’activité d’observation d’un entraineur-chercheur. Les principaux résultats montrent que les grimpeurs effectuent deux types d’exploration. Le premier, à dominante macroscopique, permet d’identifier une architecture globale de la méthode. Le second, à dominante plus microscopique, correspond à l’identification de sensations fines synchroniquement à l’ascension. Cette exploration se révèle à la fois complexe à identifier-décrire pour le grimpeur (et pour un observateur) et centrale dans la construction de la méthode. Les acteurs signifient des perceptions sensorielles singulières indexées à des expériences antérieures, interprétées in situ. La dynamique globale des explorations prend des formes de type plurilemmatique au cours desquelles les options s’alternent et/ou se chevauchent, impliquant une exploration-interprétation permanente, quel que soit le niveau d’avancement de la méthode. Les résultats du second dispositif montrent l’étayage de l’activité du grimpeur lui permis d’échantillonner à grain fin des méthodes contre-intuitives et fécondes au prix d’une perturbation non rédhibitoire de son exploration. Plus précisément, l’étayage à l’aide d’un outil de type biomécanique destiné à offrir une description macroscopique de la fluidité du grimpeur (le JERK) a permis à l’athlète et au chercheur-formateur de réaliser un travail d’enquête collaboratif. Celui-ci s’est traduit par de nouvelles focalisations et discriminations dans l’activité du grimpeur, mais également par une modalité d’exploration microscopique délaissée ordinairement.