Auteur / Autrice : | Corinne Raynal-Astier |
Direction : | Mylène Eyquem-Lebon, Emmanuelle Huver, Didier de Robillard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du Langage, sociolinguistique et didactique des langues |
Date : | Soutenance le 17/10/2019 |
Etablissement(s) : | La Réunion |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres et sciences humaines, Droit économie gestion, Sciences politiques (Saint-Denis, La Réunion) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de recherche sur les espaces créolophones et francophones (Saint-Denis, Réunion) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Christian Ollivier, Jean-Philippe Watbled |
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Blanchet, Margaret Bento |
Mots clés
Résumé
Cette recherche doctorale interroge les parcours d’apprentissage d’étudiants inscrits dans deux formations en ligne des départements de Didactique de Français Langue Étrangère : celles de l’Université de Tours et de l’Université du Cap en Afrique du Sud. Régulièrement étudiées dans une perspective interactionniste, cognitiviste ou encore socioconstructiviste avec des problématiques interrogeant le processus de l’apprentissage et les manières de l’améliorer, les plateformes d’apprentissage sont rarement considérées comme des espaces imposant une certaine vision de l’enseignement supérieur. Pour autant, elles proposent une architecture structurée de manière à favoriser certains aspects considérés comme importants dans le processus d’enseignement-apprentissage. Métaphores des textes politiques, elles offrent ainsi à lire, un projet institutionnel, scientifique et didactique que les apprenants doivent adopter. Entre usage imposé des plateformes, et improvisation, nous étudions dans cette recherche - à travers une lecture de Michel de Certeau - les cheminements d’apprentissage des étudiants. Nous questionnons les raisons de leurs présences ou de leurs absences en ligne, en mettant en évidence d’une part les contradictions dans leurs discours, ce à quoi ils disent se conformer dans le but de répondre aux attendus de la plateforme ou d’être entendus, lus, reconnus par l’institution universitaire et d’autre part leurs « ailleurs formatifs » hors plateforme. Entre « imposés » et « détournements » se dégage ce qui pourrait être appelé une « norme » d’enseignement et d’apprentissage en ligne qui ressemble à une autre norme : la norme linguistique. Force sera de constater au fil de cette recherche, que l’architecture des LMS semble reproduire le système auquel elle appartient prescrivant l’homogénéité du public apprenant et en conséquence met-tant à l’écart leurs diversités. Cette étude qui s’inscrit dans une perspective qualitative herméneutique a été rendue possible grâce à des entretiens approfondis réalisés auprès d’étudiants français et internationaux inscrits dans les formations à distance évoquées en amont, de prises de notes ethnographiques, d’observations participantes et de corpus d’échanges sur les forums des formations. Elle puise également dans les outils de l’analyse du discours pour questionner les textes politiques et scientifiques.