Thèse soutenue

Diversité et structuration génétique des populations émergentes d’aleurodes vecteurs de maladies sur manioc en Afrique de l’Est (Malawi, Tanzanie, et Uganda)

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Auteur / Autrice : Hadija Mussa Ally
Direction : Hélène Delatte
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie des populations
Date : Soutenance le 05/07/2019
Etablissement(s) : La Réunion
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, Technologies et Santé (Saint-Denis, La Réunion ; 2010-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Peuplements végétaux et bioagresseurs en milieu tropical (Saint-Pierre, Réunion)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Hélène Delatte, Sharon Van Brunschot, Jesus Navas-Castillo, John Colvin, Bernard Reynaud

Résumé

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Des pullulations d’aleurodes du complexe d'espèces cryptiques de Bemisia tabaci ont été associées à la propagation de deux maladies frappant le manioc en Afrique orientale: la maladie de la mosaïque du manioc (CMD) et, plus récemment (2000), la maladie de la striure brune du manioc (CBSD). Parmi les espèces d’aleurodes de ce complexe, l’espèce SSA2 a été associée à la première épidémie de CMD au cours des années 1990 en Ouganda. Cependant, SSA2 aurait été remplacée par SSA1 dans les années 2000, provoquant une recrudescence de CMD et de CBSD, participant à leur propagation dans plusieurs pays voisins. L’hypothèse défendue à ce jour expliquant la propagation de ces maladies vers le sud et l'ouest de l'Afrique incrimine cette nouvelle espèce considérée comme émergente dans certains de ces pays. Dans ma thèse, j’ai utilisé des données écologiques et des approches moléculaires afin de mieux comprendre les facteurs à l'origine des pullulations de vecteurs en Afrique de l'Est. Nous avons ainsi analysé : i) l’abondance, la diversité et la répartition des espèces sur un transect comprenant : Ouganda, Tanzanie et Malawi, ii) la diversité génétique et la structure des populations actuelles des espèces de B. tabaci, iii) des échantillons des années 90 comparés aux populations actuelles (2017). Cette étude nous a permis d’avoir une image d’une situation plus complexe qu’attendue, en effet, l’espèce SSA1 a été détectée comme à l’origine dans certaines des pullulations observées mais également d’autres espèces, notamment IO et SSA1-SG3 ont aussi montrées cette capacité. Les pullulations observées ne sont donc pas uniquement liées à une seule espèce en Afrique de l’Est. En outre, nous avons pu montrer que la communauté d'espèces et sa diversité génétique diffère d'un pays à l'autre, impliquant des situations épidémiologiques différentes, sans aucun schéma d'invasion détecté entre pays. En outre, l’analyse des anciens échantillons n’a pas montré l’implication d’une nouvelle espèce ou population en 20 ans, toutefois, nous avons observé un changement de dynamique au sein des groupes génétiques représentés au cours du temps.