Thèse soutenue

Intérêt du couplage de procédés membranaires et d'ozonation pour le traitement des micropolluants dans les filières de traitement des eaux usées et des urines

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Auteur / Autrice : Hui Deng
Direction : Christelle GuiguiJean-Stéphane Pic
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Genie des procédés et de l'environnement
Date : Soutenance le 15/07/2019
Etablissement(s) : Toulouse, INSA
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mécanique, énergétique, génie civil et procédés (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'Ingénierie des Systèmes Biologiques et des Procédés / LISBP - Laboratoire d'Ingénierie des Systèmes Biologiques et des Procédés / LISBP
Jury : Président / Présidente : Annabelle Couvert
Examinateurs / Examinatrices : Christelle Guigui, Jean-Stéphane Pic, Julie Mendret, Wolfgang Gernjak, Isabelle Polaert
Rapporteurs / Rapporteuses : Annabelle Couvert, Julie Mendret

Résumé

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La réutilisation des eaux usées est devenue une priorité dans le contexte du réchauffement climatique et de la rareté de la ressource. Cependant, les micropolluants n’étant pas éliminés par les technologies de traitement classiques des stations d’épuration, il est nécessaire de mettre en place des technologies avancées telles que le processus d'osmose inverse (OI) et l’ozonation afin de ramener ces composés indésirables à un niveau acceptable dans le contexte de la réutilisation. De plus, une majorité des micropolluants des eaux usées sont des composés pharmaceutiques (PhACs), et proviennent principalement des urines. La séparation et le traitement de l’urine à la source qui permettent non seulement de valoriser l’urine en récupérant les éléments nutritifs N/P, mais aussi de réduire la charge de micropolluants dans les eaux usées municipales, est une alternative de choix dans le contexte de la réutilisation et de la qualité sanitaire des eaux. L’objectif de ce travail était d’évaluer le potentiel de la combinaison de l’osmose inverse et de l’ozonation pour l’élimination des PhACs dans deux types d’eaux usées différentes (perméat de bioréacteur à membrane et urine). Les performances du procédé d’OI en traitement tertiaire après bioréacteur à membrane (BAM) ont tout d’abord été examinées en termes de colmatage et de rétention des PhACs et des paramètres de qualité d’eau classique. L’ozonation des concentrats a ensuite été réalisée. Dans un second temps, une combinaison précipitation/OI/ozonation a été étudiée pour la valorisation de l’urine en ce qui concerne la récupération du phosphore et l’élimination des PhACs.L’OI a montré une excellente capacité de rétention pour les constituants présents dans le perméat BAM, > 80% pour le carbone organique dissous (NPOC) et la conductivité, et > 90% pour les PhACs. Afin de minimiser l’impact du concentrat d’OI sur l’environnement en cas de rejet, les concentrats ont été recirculés vers le BAM et l’intérêt d’une ozonation a été étudié. Les résultats ont montré que la membrane d’OI dans le système BAM-OI présente toujours une capacité de rétention relativement stable et efficace pour les paramètres globaux de qualité de l’eau. Cependant, après le recyclage du concentrat d’OI, le flux de perméat de la membrane d’OI diminue principalement en raison d’une augmentation de la pression osmotique des ions retenus à la surface de la membrane d’OI. Les PhACs retenus dans le concentré OI peuvent être éliminés efficacement par ozonation.En ce qui concerne le traitement de l’urine, la précipitation de struvite a permis de valoriser le phosphore de l’urine. Cependant, les PhACs sont demeurés dans la solution et ont dû être traités par ozonation. L’approche a été d’étudier l’effet de la matrice dans laquelle se trouvent les PhACs sur les performances et les mécanismes d’ozonation. Ainsi une dose d’ozone supplémentaire est nécessaire pour réduire la même quantité de PhACs des solutions d’urine réelles (contenant des ions, de l'ammoniac et des matières organiques) en comparaison aux solutions salines et sans matières organiques. Ceci est la conséquence de réactions compétitives des sels, de l’ammoniac et des matières organiques avec l’ozone moléculaire.