Thèse soutenue

Effet pléiotrope de la mutation R96C dans le gène SOCS2 chez la brebis laitière

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Claire Oget
Direction : Rachel RuppGwenola Tosser
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Pathologie, Toxicologie, Génétique et Nutrition
Date : Soutenance le 06/11/2019
Etablissement(s) : Toulouse, INPT
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences écologiques, vétérinaires, agronomiques et bioingénieries (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Génétique Physiologie et Systèmes d'Élevage (Castanet-Tolosan, Haute-Garonne ; 2014-....)
Jury : Président / Présidente : Olivier Sandra
Examinateurs / Examinatrices : Rachel Rupp, Gwenola Tosser, Olivier Sandra, Sébastien Fritz
Rapporteurs / Rapporteuses : Carole Charlier, Pascale Le Roy

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Les mammites représentent un gros fardeau pour l'industrie laitière en raison de l'altération de la qualité du lait et de l'augmentation du coût de production. En plus des mesures d'hygiène mises en oeuvre, la sélection en faveur d'une plus grande immunité contre les infections mammaires et de la résistance aux mammites est considérée et implémentée dans les programmes d'amélioration de plusieurs races laitières. Cependant,la résistance aux mammites est un caractère complexe dont les bases biologiques de détermination génétique restent peu connues. Depuis une dizaine d'années, le décryptage des bases génétiques et immunologiques des mammites est un sujet de recherche majeur pour les unités partenaires GenPhySE et IHAP de l'INRA. A partir d'études d'association pangénomique sur le taux de cellules somatiques dans le lait, un caractère lié aux mammites, ils ont identifié une mutation ponctuelle dans le domaine de liaison SH2 du gène SOCS-2, entraînant la perte de reconnaissance du ligand (Rupp et al., 2015). La fréquence de cette mutation était étonnamment élevée (21%) dans la population étudiée. De plus, la taille, le poids et la production laitière étaient significativement augmentés chez les brebis porteuses de l'allèle mutant socs2 en comparaison au phénotype sauvage. Tous ces résultats ont apporté des preuves solides en faveur d'une mutation causale contrôlant l'inflammation mammaire chez le mouton et ont mis en lumière le rôle majeur du gène SOCS-2 comme étant un potentiel facteur concurrentiel entre la réponse inflammatoire provoquée par des pathogènes lors des infections mammaires et la production laitière. Le projet de thèse s'inscrit dans le cadre des travaux en cours sur l'étude du rôle du gène SOCS-2 dans la prédisposition aux infections bactériennes, et de ses effets pléiotropes à la fois sur la santé et sur les caractères de production, au sein du projet ANR REIDSOCS (2016-2020). Le premier objectif est d'établir la fréquence de l'allèle "T" muté socs2 associé à une augmentation de la prédisposition aux mammites dans la population ovine. Les relations entre mammites et caractères de production (lait et croissance) seront étudiées afin d'émettre des hypothèses concernant les forces de sélection qui ont conduit à la propagation de l'allèle 'T' délétère socs2 dans la population ovine. Des analyses d'association pangénomique sur de nouveaux phénotypes (bactériologie du lait) permettront ensuite d'évaluer les effets du gène SOCS-2 et d'autres régions du génome sur le caractère de résistance aux mammites. Puis, le deuxième objectif est de réaliser une étude prospective sur la gestion de cette mutation. Diverses méthodes seront testées en conséquence afin de représenter la mutation au sein de l'évaluation génomique actuelle et à pour l'optimisation du schéma de sélection. • Le troisième objectif est d'explorer les gènes et mécanismes sous-jacents de la réponse aux infections modifiée en lien avec la mutation ponctuelle du gène SOCS-2. Des génotypes d'individus des variants Socs2 seront produits au sein d'une ferme expérimentale INRA afin de réaliser des profils de transcription après des tests expérimentaux. Enfin, un dépistage systématique du polymorphisme de Socs2 chez les espèces de ruminants (bovins, ovins, caprins) sera effectué à l'aide d'analyses in silico de données de séquence publiques. La dernière étude sera étendue à des gènes en interaction avec le gène SOCS-2 qui seront identifiés par d'autres partenaires du projet REIDSOCS.