Thèse soutenue

L'autorité aš‘arite au Ve/XIe siècle. Attributs divins et statut du Coran au cœur des débats contre les mu‘tazilites et les ḥanbalites dits anthropomorphistes

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Auteur / Autrice : Yakota Gobran
Direction : Jean-Jacques Thibon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, sociétés et civilisations
Date : Soutenance le 02/12/2019
Etablissement(s) : Paris, INALCO
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (1997-... ; Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherches Moyen-Orient Méditerranée (Paris)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jean-Jacques Thibon, Mohammed Hocine Benkheira, Eric Chaumont, Francesco Chiabotti, Lahcen Daaif, Nadjet Zouggar
Rapporteur / Rapporteuse : Mohammed Hocine Benkheira, Eric Chaumont

Résumé

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Depuis plus d'un demi-siècle, l'idée dominante dans le monde de la recherche sur l'Islam médiéval, consiste à regarder la résurgence de l'autorité califale abbaside sunnite, opérée à Bagdad au Ve/XIe siècle en réaction à l'ingérence bouwayhide shiite, comme une victoire du ḥanbalisme. Cette école, purement traditionaliste selon l'orientaliste G. Makdisi, aurait triomphé en parallèle d'un bannissement sans appel du muʿtazilisme, certes, mais aussi de l'ašʿarisme, pourtant sunnite. Auraient été mis en cause, pense-t-on, le maniement par ses adeptes du kalām (usage de procédés rationalistes), mais surtout leur doctrine relative au statut du Coran (créé ou incréé). La présente thèse consiste en l'étude de la place réelle de l'acteur ašʿarite, de son degré d'intégration dans le paysage politique et religieux de l'époque et de ses orientations théologiques au sujet des attributs divins en général. Les conclusions qui se sont imposées réfutent désormais l'idée acceptée jusqu'alors et attestent du prestige et du succès de l'école ašʿarite auprès du pouvoir abbaside ainsi que son adhésion aux fondamentaux adoptés par ce même pouvoir au sujet des attributs divins et du Coran en tant que Parole divine. Par la même occasion, elles démontrent que l'école ḥanbalite de cette époque était loin de constituer un bloc homogène: de sérieuses divergences théologiques déchiraient ses partisans au sujet des attributs divins. Pour comble, au sein de cette école, une doctrine insolite au sujet du Coran, dont les germes furent pourtant dénoncés du vivant de l'imām Aḥmad Ibn Ḥanbal, était en pleine phase de théorisation, clandestinement selon toute vraisemblance.