La protection française des États pontificaux : occupation militaire et souveraineté partagée dans l'Italie du Risorgimento (1849-1870)
Auteur / Autrice : | Alessandro Capone |
Direction : | Jean-François Chanet, Daniele Menozzi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance le 30/11/2019 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques en cotutelle avec Scuola normale superiore (Pise, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'histoire de Sciences Po (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Gilles Pécout |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Chanet, Daniele Menozzi, Claire Fredj, Roberto Balzani, Daniela Luigia Caglioti | |
Rapporteur / Rapporteuse : Claire Fredj, Roberto Balzani |
Résumé
En 1849, l’expédition française contre la République romaine amena à la restauration de la monarchie papale, renversée à la suite de la révolution de 1848. L’intervention donna lieu à une occupation militaire qui assura la protection de la souveraineté politique du pape jusqu’en 1870. Sous le Second Empire, cette présence militaire devint un élément central du renouveau de l’impérialisme français, reposant sur un discours qui associait la défense des intérêts catholiques et la promotion du progrès civil. À l’âge napoléonienne, les occupations françaises des États pontificaux avaient coïncidé avec la suppression de la souveraineté papale et avec la mise en place d’une tentative de modernisation par la domination directe. Inscrite dans un projet de réorganisation politique visant à affirmer l’influence française contre l’hégémonie autrichienne en Italie, l’occupation de 1849-1870, en revanche, était finalisée à consolider le gouvernement du Saint-Siège par la promotion de réformes administratives, notamment dans le domaine des pratiques policières, de l’organisation militaire et du système juridique. Il en résulta une forme de gouvernance territoriale conjointe entre les occupants et les pouvoirs locaux, caractérisée par des pratiques de souveraineté partagée qui varièrent en fonction des interactions entre la politique italienne de la France avec sa stratégie impériale globale. Analyser les rapports entre l’armée française, la société et les institutions pontificales au prisme de la souveraineté partagée permet, ainsi, de mettre en relief la continuité des pratiques de limitation de la souveraineté à l’intérieur des espaces impériaux européens et extra-européens.