Un universalisme fragmenté : la négociation du droit à la liberté religieuse à la Cour européenne des droits de l’homme
Auteur / Autrice : | Lisa Harms |
Direction : | Kathy Rousselet, Matthias Koenig |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 27/09/2019 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques en cotutelle avec Georg-August-Universität (Göttingen, Allemagne) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Matthias Koenig |
Examinateurs / Examinatrices : Kathy Rousselet, Matthias Koenig, Richard Münch, Philippe Portier, Claire de Galembert, Ayelet Shachar | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Richard Münch, Philippe Portier |
Résumé
La thèse analyse la négociation du droit à la liberté religieuse dans les litiges à la Cour Européenne de Droits de l’Homme (CEDH) des années 1990 jusqu’à aujourd’hui. Une double observation constitue le point de départ de cette recherche : le constat d’une judiciarisation croissante de la régulation politique du religieux d’un côté, et celui d’une mobilisation stratégique croissante d’acteurs religieux et séculiers dans les arènes judiciaires transnationales de l’autre. La thèse pose la question de comment les acteurs religieux et séculiers influent sur le processus de construction de la norme juridique. Elle analyse l’activisme juridique déployé par des acteurs religieux, y compris les témoins de Jéhovah, des acteurs musulmans, sikhs, et chrétiens, et des activistes séculiers, dans des litiges concernant la liberté religieuse. Partant d’une approche par les champs, la thèse postule que l’inégalité en ressources et en pouvoir entre les acteurs structurent leurs approches et leurs interprétations du droit à la liberté religieuse. La Cour ne constitue une structure d’opportunité également accessible pour tous les acteurs. Tandis que certains des acteurs impliqués dans les litiges ont tendance à adapter leurs revendications religieuses de manière à correspondre aux paradigmes juridiques dominants, d’autres contestent et négocient les interprétations des fondements mêmes du droit. L’asymétrie entre les acteurs du droit se conjugue à des oppositions et tensions idéologiques qui sont inscrites dans la construction de la norme juridique.