Thèse soutenue

"Pour vivre heureux, vivons cachés" : pratiques résidentielles, styles de vie et rapports de genre chez les classes supérieures du pôle privé

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Auteur / Autrice : Lorraine Bozouls
Direction : Marco ObertiFabio Quassoli
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 11/12/2019
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques en cotutelle avec Università degli studi di Milano - Bicocca
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur les inégalités sociales (Paris)
Jury : Président / Présidente : Céline Bessière
Examinateurs / Examinatrices : Marco Oberti, Fabio Quassoli, Sylvie Tissot, Alberta Andreotti, Marie Cartier
Rapporteurs / Rapporteuses : Céline Bessière, Sylvie Tissot

Résumé

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Au croisement de la sociologie des classes sociales et de la sociologie urbaine, cette thèse porte sur le pôle privé des classes supérieures, davantage doté en capital économique que culturel et résidant dans les espaces homogènes de la banlieue résidentielle aisée. Elle analyse le rôle du quartier et celui du logement dans la formation et la reproduction de cette fraction de classe et apporte ainsi une contribution à la compréhension des mécanismes de ségrégation. Elle s’appuie sur une enquête localisée dans les quartiers les plus aisés de deux communes de la banlieue parisienne (Rueil-Malmaison et Saint-Maur-des-Fossés), où ont été conduits soixante entretiens avec des propriétaires de maisons. Plus de deux tiers des ménages enquêtés ont un patrimoine immobilier estimé supérieur à un million d’euros et appartiennent donc aux 3 % des ménages les plus dotés de France. Les ménages enquêtés choisissent un quartier marqué par son entre-soi, qui assure des conditions favorables de reproduction sociale. Ils s’investissent à l’échelle locale dans les relations de sociabilité et dans des entreprises de patrimonialisation, dont ils tirent des ressources en termes de capital social, symbolique et économique. De plus, les ménages sont investis dans un mouvement de privatisation, qui se traduit par leur goût pour la propriété immobilière et par leur repli sur l’espace domestique, qui pèse principalement sur les femmes, dont beaucoup sont femmes au foyer. Enfin, cette privatisation est également synonyme d’un éloignement vis-à-vis des services publics, visible notamment à travers la prise en charge de leur sécurité, qui s’accompagne parfois d’un mouvement de fermeture résidentielle.