Biens publics locaux et géographie de l'activité économique
Auteur / Autrice : | Arthur Guillouzouic |
Direction : | Émeric Henry |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 02/07/2019 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Département d'économie de Sciences Po (Paris) - Département d'économie (Sciences Po) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Aghion |
Examinateurs / Examinatrices : Émeric Henry, Keith Head, Margaret Kyle, Johannes Boehm | |
Rapporteur / Rapporteuse : Keith Head, Margaret Kyle |
Mots clés
Résumé
Cette thèse étudie la manière dont l’hétérogénéité dans la production de biens publics locaux peut influencer la géographie de l’activité économique, en s’appuyant sur l’étude de deux mécanismes générant une telle hétérogénéité.Dans les deux premiers chapitres, le bien public local étudié est la connaissance technologique. Cette approche trouve sa source dans une vaste littérature montrant que les flux de connaissance sont sujets à un important biais spatial. Le premier chapitre étudie les dynamiques de formation des liens entre innovateurs, et leurs conséquences sur l’effet agrégé de la distance sur les flux de connaissance. L’analyse montre que les innovateurs trouvent des nouvelles sources de connaissance graduellement, via les contacts de leurs propres contacts. En introduisant cet élément dans un modèle de formation de réseau, on obtient des prédictions sur la taille des innovateurs et sur la relation entre taille et distance des citations qui sont vérifiées dans les données. Le second chapitre prend ces réseaux locaux d’innovateurs comme fixés, et examine leur influence sur les décisions de relocalisations d’établissements de R&D par les firmes. Je montre que les firmes innovantes sont plus mobiles que la moyenne, et que des réseaux d’innovation plus denses attirent les firmes tandis qu’une mauvaise position dans le réseau rend les firmes plus susceptibles de se relocaliser. J’étudie ensuite théoriquement le problème d’une firme pouvant relocaliser ses laboratoires mais possédant des informations limitées sur les autres localisations. Le troisième chapitre s’intéresse à un problème différent dans lequel le bien public local est produit par le service public de manière spatialement hétérogène, à cause de salaires fixés de manière centralisée. Il montre que les fonctionnaires génèrent des externalités positives sur le secteur privé, ce qui implique que des niveaux hétérogènes de biens publics locaux déforment la géographie de l’activité privée.