Trajectoires résidentielles et choix scolaires des classes moyennes : statut d’occupation du logement, ségrégation et action publique locale dans la métropole parisienne
Auteur / Autrice : | Quentin Ramond |
Direction : | Marco Oberti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 08/11/2019 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur les inégalités sociales (Paris) - Laboratoire interdisciplinaire d'évaluation des politiques publiques (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Coulangeon |
Examinateurs / Examinatrices : Marco Oberti, Adalberto Moreira Cardoso, François Cusin, Fanny Bugeja, Christine Lelévrier | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Adalberto Moreira Cardoso, François Cusin |
Mots clés
Résumé
Face à l’augmentation des prix de l’immobilier, accéder à la propriété et résider à proximité des établissements scolaires attractifs sont deux aspirations difficilement conciliables pour les classes moyennes. Cette thèse prend pour objet la tension entre ces deux dimensions centrales de leur position sociale à partir de l’étude des effets du statut d’occupation du logement sur la ségrégation résidentielle et les inégalités scolaires. L’approche quantitative montre d’abord que le logement locatif, privé et social, représente une alternative importante au marché immobilier dans les contextes scolaires attractifs où les prix des logements sont les plus élevés, ce qui est lié à la construction d’une offre locative sociale « intermédiaire » et aux pratiques d’attribution des logements sociaux dans ces espaces. A l’inverse, l’accession à la propriété est facilitée dans les espaces populaires où les établissements scolaires sont moins prestigieux. L’enquête par entretiens menée dans la proche banlieue parisienne montre ensuite que les arbitrages entre le statut d’occupation et le lieu de résidence permettent d’accéder à des ressources qui peuvent se compenser, et qu’ils traduisent des rapports différenciés entre les groupes sociaux d’une part, et entre les générations du réseau familial d’autre part. Mettant en évidence la façon dont les trajectoires sociales et résidentielles des classes moyennes s’articulent au statut d’occupation du logement, la thèse contribue à l’analyse de la stratification sociale en milieu urbain dans le contexte de peur du déclassement et apporte un éclairage original pour penser l’articulation des politiques du logement et des politiques scolaires.