Thèse soutenue

Construction étatique en République centrafricaine : la suprématie de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale dans le processus de ‘transition’ de 2012 à 2016

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Auteur / Autrice : Mohamed Mamadou Diatta
Direction : Bertrand Badie
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique. Relations internationales
Date : Soutenance le 28/01/2019
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris)
Jury : Président / Présidente : Christian Lequesne
Examinateurs / Examinatrices : Bertrand Badie, Delphine Allès, Frédéric Charillon, Folashadé Ayodélé Soulé-Kohndou
Rapporteurs / Rapporteuses : Delphine Allès, Frédéric Charillon

Résumé

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Depuis son accession à l’indépendance en 1960, la République Centrafricaine (RCA) oscille entre périodes troubles et moments de stabilité relative, notamment sous les régimes militaires de Jean-Bedel Bokassa et d’André Kolingba. L’instabilité politique quasi-chronique de ce pays depuis la fin des années 1980 a entrainé des réponses internationales successives, sous forme de missions de paix débutées en 1997 et visant, in fine, à la reconstruction/construction étatique comme solution à la crise du politique centrafricaine. L’éclatement, en fin 2012, d’un conflit armé mené par la rébellion de la Seleka souligne cependant la faiblesse de cette entreprise internationale, qui fait fi des dynamiques politiques et sociales internes des sociétés concernées. Cette reprise violente des hostilités en RCA remet également au goût du jour la question de la rigidité du concept d’État et de sa pertinence universelle, limites des politiques internationales de « statebuiding ». La multitude d’acteurs, locaux et internationaux, qui opèrent sur le terrain centrafricain témoigne de la complexité de ce conflit et rend difficile la possibilité d’une solution durable. Le rôle premier de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) dans le « statebuilding » en RCA entre 2012 et 2016 est l’incarnation d’une lutte d’influence que cet acteur régional - en l’occurrence ses États membres - a remporté. La « victoire » de la CEEAC a été acquise au détriment d’une solution objective et viable à la question centrafricaine, « au profit » d’États tels que le Tchad et la France, et d’individus tels que Idriss Deby et Denis Sassou N’guesso. Ce succès de la « diplomatie de machination » est illustratif des logiques et lutte de pouvoir et de la convergence des régimes politiques dans la sous-région, ainsi que de la relation très paradoxale que la France entretient avec ses anciennes colonies.