Réponse du système nerveux central à l'administration systémique de paraoxon chez la souris : influence de la souche expérimentale et impact d'une privation totale aiguë de sommeil
Auteur / Autrice : | Benjamin Baccus |
Direction : | Frédéric Dorandeu |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences neurobiologie |
Date : | Soutenance le 04/11/2019 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale chimie et science du vivant (Grenoble ; 199.-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut des neurosciences de Grenoble |
Jury : | Président / Présidente : Alain Buisson |
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Dorandeu, Benoît Plaud | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Verwaerde, Emmanuel Pascal Raffo |
Mots clés
Résumé
Les composés organophosphorés inhibent irréversiblement l’acétylcholinestérase et présentent une toxicité majeure pour le système nerveux central. D’usage phytosanitaire courant, ils ont fait l’objet d’un développement particulier comme toxiques chimiques de guerre. Ils constituent non seulement un problème majeur de santé publique dans les pays où ils sont toujours employés mais également une menace terroriste et militaire concrète. Lorsque le système nerveux central a subit une première atteinte, la réponse à une seconde agression peut varier. Etonnamment, peu de données sont disponibles sur l’influence de caractéristiques individuelles ou d’une atteinte préalable sur la réponse du système nerveux central à une exposition à un toxique organophosphoré. Nous avons cherché à caractériser l’influence du fond génétique, en conduisant nos travaux expérimentaux chez deux souches de souris différentes, et l’impact d’une privation aiguë totale de sommeil, contrainte couramment expérimentée par les militaires en opérations. Après une exposition systémique à une dose proconvulsivante de paraoxon, un pesticide organophosphoré, les individus des deux souches ont présentés des modifications comportementales et électrophysiologiques évoluant vers un état de mal prolongé. Nous avons objectivé une influence de la souche expérimentale et impact de la privation de sommeil sur la mortalité, le développement et la durée de l’état de mal. Malgré l’absence de thérapie anticonvulsivante associée, les atteintes cérébrales ont été limitées et ne se sont développées que chez certains individus, sans corrélation avec la durée de l’état de mal et sans neuroinflammation significative. Bien que les mécanismes sous-jacents restent imparfaitement compris, nos résultats vont dans le sens d’une influence du patrimoine génétique et de l’impact d’une perturbation préalable du système nerveux central sur la physiopathologie des atteintes centrales consécutives à une exposition aiguë à une dose convulsivante d’un toxique organophosphoré. Ces observations nous encouragent à poursuivre nos investigations pour mieux déterminer les bases de ces phénomènes et in fine aboutir peut-être à des recommandations opérationnelles.