Endurance des muscles respiratoires chez le patient adulte atteint de mucoviscidose
Auteur / Autrice : | Julie Larribaut |
Direction : | Samuel Vergès, Melitta McNarry |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Mouvement et comportement pour la santé et l'autonomie |
Date : | Soutenance le 10/07/2019 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Hypoxie : physiopathologie cardiovasculaire et respiratoire (Grenoble, Isère, France ; 2002-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Marc Vallier |
Examinateurs / Examinatrices : Samuel Vergès, Pascale Duché, Mathieu Gruet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Pascale Duché, Alain Varray |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La mucoviscidose est la maladie génétique la plus fréquente des populations caucasiennes. Chez les personnes atteintes, la protéine CFTR est anormale et les sécrétions acheminées vers l’extérieur ou un organe creux, ne contiennent pas assez d’eau. Peu fluides, elles s’épaississent et sont difficilement évacuées, dégradant le fonctionnement des organes concernés (pancréas, poumons, foie et voies biliaires, glandes sudoripares, glandes sexuelles). A ce jour, il n’existe pas de traitement curatif de la mucoviscidose et les soins s’organisent selon le traitement symptomatologique de la maladie, nécessitant une prise en charge multidisciplinaire où la réhabilitation à l’exercice et les activités physiques ont une place croissante.Dans cette pathologie, le travail des muscles respiratoire est augmenté du fait des anomalies bronchiques auxquelles ils font face quotidiennement, pouvant engendrer une fatigabilité accrue voire une dysfonction. Dans les premiers temps de la maladie, la force des muscles respiratoires est inchangée voire augmentée et, lorsqu’un déclin est identifié, l’ensemble des paramètres cliniques le sont aussi.Dans ce sens, la force des muscles respiratoires ne semble pas être un marqueur physiologique suffisamment sensible aux changements discrets et ne permet pas de détecter de façon précoce le déclin de la fonction musculaire respiratoire. De plus, évaluée de façon ponctuelle, elle ne permet pas de caractériser la fatigabilité des muscles respiratoires.Les caractéristiques de force et d’endurance des muscles respiratoires étant susceptibles d’évoluer distinctement, il paraît intéressant d’examiner si l’endurance ne serait pas un marqueur plus sensible que la force pour détecter précocement le déclin de la fonction respiratoire de ces patients ainsi que de leur statut fonctionnel. A ce jour, il n’existe pas d’évaluation standard de l’endurance des muscles respiratoires et les quelques travaux ayant dans lesquels cette caractéristique a été étudiée présentent beaucoup d’hétérogénéité.Dans ce contexte, nos objectifs de recherche sont d’étudier les caractéristiques cliniques et les mécanismes de la tolérance à l’effort des patients atteints de mucoviscidose sous l’angle de la fonction musculaire respiratoire et, plus particulièrement, de l’endurance musculaire respiratoire.Dans ce travail, nous avons tout d’abord étudié et comparé la reproductibilité de deux méthodes d’évaluation distinctes de l’endurance des muscles respiratoires à partir d’un groupe de sujets en bonne santé. Nous avons ensuite caractérisé l’ensemble de la fonction musculaire respiratoire de patients atteints de mucoviscidose afin d’établir et comparer les significations cliniques de l’endurance et de la force des muscles respiratoires avec la fonction pulmonaire, la tolérance à l’exercice, la force périphérique et la qualité de vie des patients. Enfin nous avons étudié les effets d’un entraînement spécifique des muscles respiratoires.Nous avons montré que l’endurance des muscles respiratoires des patients atteints de mucoviscidose pouvait être diminuée indépendamment de la force des muscles respiratoires. Nous soulignons aussi que l’endurance des muscles respiratoire est un indicateur pertinent pour caractériser la tolérance à l’effort global de ces patients. Cependant, le choix du test retenu pour mesurer l’endurance est déterminant afin de pouvoir détecter les changements potentiels de la fonction musculaire respiratoire au cours de la mucoviscidose. Par ailleurs nous avons montré qu’un entraînement spécifique des muscles respiratoires améliorait la force des muscles respiratoires, sans pouvoir conclure sur d’autres effets significatifs sur le plan de la fonction pulmonaire, de la tolérance à l’exercice et de la qualité de vie des patients.