Thèse soutenue

Etude des déterminants des fuites non-intentionnelles au cours du traitement des troubles respiratoires du sommeil par pression positive et développement de stratégies innovantes pour le choix des masques et la gestion des fuites

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Auteur / Autrice : Marius Lebret
Direction : Jean-Christian BorelJean-Louis Pépin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Modèles, méthodes et algorithmes en biologie, santé et environnement
Date : Soutenance le 04/02/2019
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Hypoxie : physiopathologie cardiovasculaire et respiratoire (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Gagnadoux
Examinateurs / Examinatrices : Ramón Farré, Marie Joyeux-Faure, Dany Jaffuel
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédéric Gagnadoux, Ramón Farré

Résumé

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Au cours du traitement du syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) par pression positive continue (PPC), les fuites non-intentionnelles sont un des effets indésirables les plus fréquents mais leur étiologie est mal comprise. Les objectifs de cette thèse étaient d’identifier les facteurs déterminants des fuites non-intentionnelles au cours du traitement du SAOS par PPC et de proposer des stratégies pour le choix du masque et la gestion des fuites.Dans notre revue de la littérature, nous avons arbitrairement classifié les déterminants potentiels à l’origine de fuites non-intentionnelles en deux catégories. 1) les déterminants non évolutifs au cours de la nuit : l’obstruction nasale, l’âge, un indice de masse corporel élevé, une distribution centrale des masses adipeuses et le genre masculin étaient des déterminants potentiels des fuites non-intentionnelles. Le masque naso-buccal était également associé à des fuites non-intentionnelles plus élevées que le masque nasal ; et 2) les déterminants évolutifs au cours du sommeil tels que les stades de sommeil, la position, l’ouverture buccale. Nous avons étudié ces déterminants évolutifs dans une population de 74 patients SAOS traités par PPC auto-pilotée : l’ouverture buccale, le niveau de pression de la PPC, la position du sujet et le sommeil paradoxal contribuaient au risque de fuite non-intentionnelle. Nous avons également mis en évidence que le masque naso-buccal réduisait le risque de fuite non-intentionnelle en cas d’ouverture buccale et au cours du sommeil paradoxal. Puisque le niveau de pression est un déterminant des fuites non-intentionnelles, nous avons évalué par une analyse ancillaire d’un essai randomisé contrôlé, si le mode de PPC (fixe versus autopiloté) pouvait contribuer aux fuites : nous n’avons pas montré d’association entre le mode et le niveau de fuites après 4 mois de traitement. Le mode PPC n’influençait pas le type de masque utilisé par les patients. Enfin, au cours d’une étude prospective incluant de 214 patients, nous avons évalué l’intérêt du questionnaire Nasal Obstruction Syndrom Evaluation (NOSE) comme outil pour guider le choix du masque. Un score NOSE > 50/100 à l’initiation de la PPC était indépendamment associé à l’utilisation d’un masque naso-buccal après 4 mois de traitement. Ce score est un outil simple pour évaluer objectivement les symptômes d’obstruction nasale et faciliter le choix de l’interface la plus appropriée. En conclusion, au cours de cette thèse nous avons développé une méthode innovante d’analyse des déterminants des fuites non-intentionnelles dont l’application clinique pourrait permettre la mise en place des stratégies de corrections individualisées des fuites. Cela devra faire l’objet d’une évaluation prospective, tout comme l’intérêt clinique de l’utilisation en routine du score NOSE pour guide le choix du masque.Mots clés : syndrome d’apnées obstructives du sommeil, pression positive continue, fuites, masque, interface, obstruction nasale, sommeil.