Thèse soutenue

La télévision prend la parole. La Transition espagnole. Histoire, mémoire et médias

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Auteur / Autrice : Federico Bellido Peris
Direction : Almudena Delgado LariosFrancesc Andreu Martinez Gallego
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études Hispaniques et Hispano-Américaines
Date : Soutenance le 05/12/2019
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE) en cotutelle avec Universitat de Valencia (Espagne)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble, Isère, France ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des langues et cultures d'Europe, Amérique, Afrique, Asie et Australie (Grenoble ; 2015-....)
Jury : Président / Présidente : Sonia Kerfa
Examinateurs / Examinatrices : Miguel Ángel Ruiz Carnicer
Rapporteur / Rapporteuse : Vicente J. Benet, Pierre-Paul Grégorio

Résumé

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Cette thèse cherche à analyser des représentations historiques produites par les sociétés afin d’interpréter et comprendre leurs événements passés et ainsi pouvoir construire et recomposer leur imaginaire collectif et leur identité. Dans ce sens, ce travail consacrera une attention toute particulière aux significations que la ou les « mémoire(s) collective(s) » donnent aux événements historiques récents et aux luttes qui se développent autour de ce conflit social pour le contrôle de « l'historicité » et de la « mémoire ».Elle partira de l'étude du processus politique de la Transition espagnole. Cet événement, de nature polémique au sein de la société espagnole, est soumis à une révision constante aussi bien par l’historiographie que par la littérature, mais surtout par les médias. De ce fait, l'analyse des représentations sociales et médiatiques de la Transition s’avère de notre point de vue très intéressant, car elles sont des productions historiques avec une forte influence dans la construction de la « mémoire social » espagnole.Ce travail de recherche s’insère donc dans le champ disciplinaire de « l’histoire du temps présent » et s’intéresse à la « mémoire » et aux « usages publics de l’histoire », notamment aux représentations historiques qui contribuent à la formation de la « mémoire sociale ». Dans ce cadre, notre étude abordera la construction de cette « mémoire sociale » en partant de l’analyse du rôle joué par les mass média en tant qu’instruments de transmission de « mémoire » et d’historisation. Par conséquent, cette recherche consacrera une attention toute particulière aux récits historiques qui forment ce que certains auteurs ont appelé « l’historiographie médiatique » et qui a une si importante contribution dans la construction social de l’interprétation du passé depuis le présent.Pour ce faire, nous nous proposons d’examiner tout d’abord le récit officiel surgit des institutions publiques et véhiculé grâce aux médias par le biais de différentes formes génériques : des productions informatives, des reportages et des émissions documentaires. Ensuite, nous entreprendrons d’analyser les productions historiques ainsi que les apports de l’historiographie à la compréhension de cet événement déterminant et, finalement, avec une attention toute particulière, nous nous attèlerons à étudier les productions audiovisuelles fictionnelles à caractère historique. Ainsi donc, en partant de l’analyse des représentations produites autour de cet événement historique et de l’étude des connexions politico-culturelles qui s’établissent entre le présent et le passé raconté par ces productions historiques, notre travail cherche à comprendre la fonction de celles-ci dans la construction de la « mémoire sociale », ainsi que le rôle tenu par les narrations audiovisuelles ou fictions historiques en tant que véhicules de mémoire et outils d’historisation de la société espagnole.Nous espérons ainsi pouvoir vérifier l’existence d’une « historiographie médiatique » qui contribue de façon décisive à la construction de la « mémoire sociale ». De la même façon, en ce qui concerne la Transition espagnole, nous aspirons à répondre aux questionnements que le contrôle de cette « historiographie médiatique » impose. Dans un premier temps, par le biais de l’hégémonie du récit officiel et, dans un second temps, à partir du dépassement du cadre imposé par l’État et le développement conséquent d’un conflit pour la « mémoire » et pour le contrôle de « l’historicité ».