La Bourse ou la plume? : les trajectoires professionnelles de journalistes dans le monde de l'information financière
Auteur / Autrice : | Antoine Machut |
Direction : | Gilles Bastin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 05/12/2019 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Pacte, laboratoire de sciences sociales (Grenoble, Isère, France) |
Jury : | Président / Présidente : Felix Bühlmann |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre François, Sidonie Naulin | |
Rapporteur / Rapporteuse : Felix Bühlmann, Florence Le Cam |
Mots clés
Résumé
Cette thèse prend pour objet les trajectoires professionnelles des journalistes qui ont exercé, entre les années 1970 et le début des années 2010, dans le monde de l’information financière. Leur analyse vise à montrer les conditions d’émergence d’un nouveau type historique de journalisme dans un contexte de financiarisation. Comment des journalistes ont-ils été attirés dans ce monde et se sont-ils engagés dans un métier autrefois réputé vénal ? Cette question est traitée dans une enquête fondée sur des méthodes variées (analyse statistique de séquences d’activités, analyse qualitative de récits biographiques, analyse de contenu et d’archives). La première partie décrit l’évolution du secteur économique de la presse, les logiques de mobilité individuelle dans ce monde, et la structure normative du monde de l’information financière. Ces analyses mettent en évidence l’émergence et les mutations rapides d’une structure d’opportunités qui a attiré les journalistes dans un monde incertain. La deuxième partie est consacrée à l’analyse statistique des trajectoires individuelles des journalistes dans le monde de l’information financière. Les formes stabilisées de trajectoires professionnelles sont identifiées et expliquées, ainsi que le phénomène de dispersion des trajectoires vers des secteurs d’activités non-journalistiques, qui prend de l’ampleur. Dans la troisième et dernière partie de la thèse, les récits biographiques d’actuels et d’anciens journalistes financiers sont comparés afin de comprendre de manière idéale-typique la capacité des journalistes à préserver un sens ordinaire de leur propre authenticité, dans un monde marqué par une incertitude croissante. Il apparait en filigrane que les journalistes, sans être nécessairement liés par un collectif concret, constituent une communauté de mémoire qui leur permet d’encadrer collectivement les risques biographiques liés aux tournants de la vie professionnelle. La thèse peut ainsi contribuer aux recherches sociologiques consacrées aux rapports entre journalisme et marché dans le contexte de financiarisation, et s’inscrit dans la lignée des enquêtes qui décrivent les journalistes comme un ensemble de « communautés interprétatives » plutôt que comme un groupe professionnel.