Biais d'auto-évaluation de compétence en français et en mathématiques chez les élèves de primaire : évolution et implications pour l'adaptation et la réussite scolaire des élèves?
Auteur / Autrice : | Ludivine Jamain |
Direction : | Pascal Pansu, Thérèse Bouffard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'Education |
Date : | Soutenance le 08/02/2019 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de recherche sur les apprentissages en contexte (Grenoble, Isère, France) |
Jury : | Président / Présidente : Suzanne Narciss |
Examinateurs / Examinatrices : Sophie Brunot | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Christine Toczek-Capelle, Jacques Py |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La vision illusoire de soi positive (surestimation de soi) semble inhérente à la cognition humaine et fluctue dans son intensité en fonction de l’âge et du degré d’abstraction du concept évalué. Dans cette thèse, nous nous intéressons aux illusions positives, mais aussi négatives, des perceptions que les enfants âgés de 8 à 11 ans ont vis-à-vis de leur compétence scolaire. Ces illusions sont mesurées à partir de l’écart entre les performances scolaires effectives des élèves d’une part et la perception qu’ils ont de leur compétence scolaire d’autre part. Le biais d’auto-évaluation de compétence scolaire, locution utilisée pour faire référence à cet écart positif ou négatif, a été étudié jusqu’alors en considérant les habiletés générales des élèves à l’école (voir Bouffard, Pansu & Boissicat, 2013). Dans cette thèse, le biais est abordé au niveau de matières spécifiques : le français et les mathématiques. L’objectif général est d’appréhender les liens entre les auto-évaluations biaisées de compétence, l’adaptation et la réussite scolaire des élèves dans ces deux disciplines. A un niveau individuel, un suivi longitudinal d’élèves de primaire (N = 677) sur trois années a permis dans une première étude de définir quatre trajectoires développementales du biais d’auto-évaluation : trois trajectoires assez stables, une positive, une modérée, une négative, ainsi qu’une quatrième évoluant d’un biais très négatif à un biais relativement modéré. Après avoir examiné les liens entre ces trajectoires et un ensemble de mesures liées à l’adaptation scolaire de l’élève, nous avons appréhendé dans une seconde étude l’autorégulation et la performance scolaire des élèves en fonction de leur auto-évaluation biaisée. La mise en lumière des liens entre le biais d’auto-évaluation, l’adaptation et le fonctionnement des élèves a permis de rendre compte du caractère plus ou moins délétère du biais selon qu’il soit positif ou négatif. A un niveau interindividuel, une troisième étude a porté sur le lien entre le biais d’auto-évaluation de compétence des élèves et le jugement de leur enseignant. Enfin, une dernière étude a examiné la capacité des enseignants à repérer les auto-évaluations biaisées chez leurs élèves. Si les enseignants jugent mieux les élèves surestimant leur compétence, les résultats de la dernière étude laissent à penser que ce processus est inconscient.