Intellectuels et anthropologues des provinces, radicalisme politique ou régionalisme : histoire culturelle et anthropologique à Ayacucho, Pérou 1920-1970

Intellectuals and anthropologists from provinces, political radicalism or regionalism : cultural and anthropological history in Ayacucho, Peru 1920-1970

Intelectuales y antropólogos de provincias, radicalismo político o regionalismo : historia cultural y antropológica en Ayacucho-Perú 1920-1970

• Auteur / Autrice : Jefrey Antonio Gamarra Carrillo
• Direction : Carmen Salazar-Soler
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Anthropologie sociale et ethnologie
• Date : Soutenance le 18/12/2019
• Etablissement(s) : Paris, EHESS
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
• Jury : Président / Présidente : Sonia V. Rose
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Sonia V. Rose, Valérie Robin Azevedo, Antoinette Molinié Fioravanti, Nathan Wachtel
• Jury : Rapporteur / Rapporteuse : Sonia V. Rose, Valérie Robin Azevedo

Mots clés

Mots clés contrôlés

Culture -- Histoire

Intellectuels

Anthropologues

Radicalisme

20e siècle

Ayacucho (Pérou ; département)

Pérou

Régionalisme

Mots clés libres

Regionalisme

Radicalisme

Anthropologues

Regionalism

Radicalism

Anthropologists

Résumé

À la fin du XXème siècle, un conflit armé éclata au Pérou dont les facteurs déclanchants sont encore matière à discussion aujourd’hui. C’est la ville andine d’Ayacucho qui se retrouva au coeur du conflit et l’université publique de cette región du Pérou fut mélée au conflit dans la mesure où quantité de ceux qui faisaient partie de Sentier Lumineux étaient liés à des activités d’enseignement. Ce dernier élément conduisit les spécialistes de l’étude du phénomène subversif à rechercher les racines intellectuelles du groupe qui cherchait à prendre le pouvoir par la violence. L’approche principale adoptée par les spécialistes à cet égard est que le radicalisme du groupe armé répond à une caractéristique des groupes d’intellectuels des provinces ou des régions des hauts plateaux péruviens insatisfaits de l’État péruvien et réticents aux changements tels que l’impact de la modernisation dans ces espaces au début du siècle dernier. Dans le cadre de cette thèse, nous proposons au contraire que, durant la première moitié du siècle, les intellectuels de provinces comme celle d’Ayacucho, loin d’être des radicaux, cherchaient à résoudre les problèmes typiques d’un pays centralisé et doté d’une élite hégémonique située à Lima, la capitale du pays, qui considérait les provinces comme des espaces perdus dans le temps et incapables de faire face à la modernisation et à la modernité. Les tensions et les conflits avec la capitale ont façonné leurs relations culturelles ainsi que les représentations autour de l'État central et des provinces de l'intérieur du pays. L’histoire culturelle d’Ayacucho ne peut se séparer de la façon dont ces groupes d’intellectuels construisirent des représentations autour de la nation, de la región et du mode de vie en province. Cette Histoire Culturelle s'exprime dans la manière dont l'anthropologie des provinces ou des régions telles qu'Ayacucho et Cusco a permis de réfléchir et de résoudre le problème des visions hégémoniques au Pérou. La thèse n’aborde pas directement l'étude de la lutte armée, mais traite de la construction de représentations autour des traditions intellectuelles sur le radicalisme et le régionalisme dans le pays.

At the end of the 20th century, an armed conflict took place in Peru whose origins and factors that triggered it continue to be discussed even today. This conflict, with the epicenter in the Andean city of Ayacucho, compromised the public university in that region of Peru and the center of education in general since a good part of those who formed part of the subversive group, the Shining Path, were people linked to educational activities. This ultimately led scholars of the subversive phenomenon to trace the intellectual roots of the group that sought to take power through violence.The main approach that scholars take is that the radicalism of the group raised arms in response to a characteristic of the intellectual group of the province or region of the Peruvian highlands discontent with the Peruvian state and reluctant to the changes that impacts of modernization had taken in these spaces at the beginning of the last century. On the contrary, in this thesis we propose that the intellectuals of the provinces like Ayacucho of the first half of the century; far from being radical, they sought to solve the problems derived from a centralist country and with a hegemonic elite located in Lima, the capital of the country, which considered the provinces as spaces lost in time and unable to bend to modernization and modernity.The tensions and conflicts facing the capital shaped cultural relations as well as representations around the central state and the provinces of the interior of the country. The cultural history of Ayacucho cannot be separated from the way these intellectual groups constructed images around the nation, the region and the way of life in the provinces. That cultural history is expressed in the way in which anthropology of the provinces or regions like Ayacucho and Cusco has served to think and undertake the problem of hegemonic visions in Peru. The thesis does not directly tackle a study of the armed conflict, but rather the construction of representations around the intellectual traditions about radicalism and regionalism in the country.

A fines del siglo XX tuvo lugar en el Perú un conflicto armado cuyos orígenes y factores que lo desencadenaron continúan siendo discutidos aún hoy. Este conflicto con epicentro en la ciudad andina de Ayacucho comprometió a la universidad pública en esa región del Perú y los centros de educación en general ya que buena parte de quienes de quienes formaron parte del grupo subversivo Sendero Luminoso eran personas ligadas a actividades educativas. Esto último condujo a los estudiosos del fenómeno subversivo a rastrear las raíces intelectuales del grupo que buscaba tomar el poder mediante la violencia. El planteamiento principal que los estudiosos hacen al respecto es que el radicalismo del grupo alzado en armas responde a una característica de los grupos intelectuales de las provincias o regiones de la sierra peruana descontentos con el Estado peruano y reacios a los cambios que el impacto de la modernización ha tenido en estos espacios a principios del siglo pasado. Contrariamente, en esta tesis planteamos que los intelectuales de las provincias como Ayacucho de la primera mitad de siglo; lejos de ser radicales más bien buscaban resolver los problemas derivados de un país centralista y con una élite hegemónica ubicada en Lima, la capital del país, que consideraba a las provincias como espacios extraviados en el tiempo e incapaces de plegarse a la modernización y modernidad. Las tensiones y conflictos frente a la capital configuraron relaciones culturales además de representaciones en torno al Estado central y las provincias del interior del país. La historia cultural de Ayacucho no puede desligarse de la manera cómo estos grupos intelectuales construyeron imágenes en torno a la nación, la región y el modo de vida de las provincias. Esa Historia Cultural se expresa en la manera cómo la antropología de las provincias o regiones como Ayacucho y Cusco ha servido para pensar y abordar el problema de las visiones hegemónicas en el Perú. La tesis no aborda directamente el estudio de la Lucha Armada pero sí la construcción de representaciones en torno a las tradiciones intelectuales sobre el radicalismo y el regionalismo en el país.