Thèse soutenue

Clôtures de Kyoto. Une analyse des délimitations spatiales des jardins d’agrément dans la ville de Kyoto. 794-1912.

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Auteur / Autrice : Ursula Wieser Benedetti
Direction : Augustin BerquePhilippe Bonnin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations (option : Architecture et paysage)
Date : Soutenance le 05/12/2019
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Catherine Grout
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Grout, Nishida Masatsugu, Jean-Marc Besse, Marc Bourdier
Rapporteurs / Rapporteuses : Nishida Masatsugu, Alessia de Biase

Mots clés

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Résumé

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Dans l'art des jardins japonais, les clôtures, les limites, les seuils et les transitions semblent jouer un rôle tout à fait particulier. Focalisé sur la ville de Kyoto, ce travail de recherche propose, sous la forme d’une monographie historique, une analyse systématique de l'évolution des limites des jardins d'agrément, depuis la fondation de la ville en 794, jusqu'à l'époque Meiji (1868-1912), ère de modernisation et d'industrialisation du pays. Se plaçant dans le cadre de la mésologie (l’étude des milieux telle qu’elle a été définie par Augustin Berque), cette recherche resitue ces éléments de jardin dans un contexte culturel large - historique, sociétal, environnemental, symbolique… - afin de mettre en lumière les processus complexes qui donnent forme à leurs morphologies. Les premières clôtures de Kyoto – les épais murs de pisé entourant les quartiers (chō) -, sont un héritage direct de l’urbanisme de la Chine des Tang. On assistera, au fil des siècles, à une diversification, mais aussi à une japonisation des formes, avec des dispositifs s’éloignant progressivement de cette matrice chinoise des origines. Cela se se traduit par l’introduction de nouveaux matériaux (souvent de nature organique - bambou, bois, haies vives…), par une tendance à la complexification des planimétries, mais aussi par des mises en forme de l’espace plus indirectes, procédant souvent par stratifications successives, par effets de détours, de répartition de la fonction de séparation sur une pluralité d’éléments fonctionnant de manière conjointe. Ainsi, la démultiplication des limites est souvent préférée au trait net qui signaliserait la différence entre l’ici et l’ailleurs. D’une manière générale, on est en présence d’une spatialité plutôt introvertie, indirecte et multistrates. Avec l’époque Meiji et l’introduction de la typologie de la grille en fonte (calquée sur des modèles occidentaux), cette spatialité traditionnelle se verra profondément transformée. En effet, la grille, sa transparence, ouvrent la voie à une spatialité de l’ostentation, et d’une visibilité panoptique jusque-là inconnue. Autrefois caché, l’intérieur de la parcelle devient le centre de l’attention…