La migration des étudiants coréens en France. Liens familiaux et circulation du care : investissements des parents, dettes des enfants
Auteur / Autrice : | Jung-Im Ha |
Direction : | Jean-Pierre Hassoun, Marc Bessin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 21/11/2019 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Valérie Gelézeau |
Examinateurs / Examinatrices : Valérie Gelézeau, Anne Gotman, Cécile Van de Velde, Laura Merla | |
Rapporteur / Rapporteuse : Anne Gotman, Cécile Van de Velde |
Résumé
Le changement des circonstances infrastructurelles et économiques dans les années 2000 ont fait évoluer large-ment les caractéristiques et les projets d'études des étudiants coréens en France. Dans le cadre d'une ethnographie des parcours biographiques d'étudiants coréens en France (trente entretiens entre 2011 et 2015) et de leurs fa-milles en Corée du Sud (vingt cas, l'été 2012 et 2014), cette thèse restitue l'analyse de la comparaison de groupes d'étudiants coréens selon le moment de l'arrivée en France entre 2000 et 2010. Il s'agit de déterminer les évolutions des rapports des étudiants avec leur famille, les modalités de soutien et les projets de vie, entre ces deux groupes à partir de la classe, du sexe, de l'âge et du type d'études. Dans le cadre transnational, l'expérience de la distance incite à se rapprocher pour maintenir une relation familiale grâce aux nouvelles technologies de la communication et accentue le dynamisme du soutien affectif. Au lieu de la double absence proposée par Sayad, aujourd'hui, la période ''transitoire'' de la migration étudiante entraîne une double présence matérielle et émo-tionnelle, tout au long du séjour à l'étranger. D'un côté, les soutiens familiaux s'adaptent ou subissent des modifications. D'un autre côté, le séjour prolongé, le rythme temporel autogéré et des repères identifiés comme possibles contribuent à déclencher des projets de vie migratoire. Cette recherche est une occasion de faire le point pour aborder les obligations morales et pratiques qui doivent advenir, ce que nous appelons le care différé, à la fois care ''temporalisé'', ''à retardement'', mais toujours ''à distance''.