Les Syriaques orthodoxes d’Istanbul : l’identité d’une minorité chrétienne au XXIe siècle

The Syriac Orthodox from Istanbul : the identity of a Christian minority in the 21st century

• Auteur / Autrice : Su Erol
• Direction : Bernard Heyberger
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Histoire et civilisations
• Date : Soutenance le 19/09/2019
• Etablissement(s) : Paris, EHESS
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
• Jury : Président / Présidente : Patrick Michel
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Patrick Michel, Méropi Anastassiadou, Hendrika Lena Murre-van den Berg, Emma Aubin-Boltanski, Valentine Zuber
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Méropi Anastassiadou, Hendrika Lena Murre-van den Berg

Mots clés

Mots clés contrôlés

Transnationalisme

Appartenance religieuse -- Christianisme

Diasporas

Minorités religieuses

Istanbul (Turquie)

Turquie

Chrétiens syriaques

Mots clés libres

Syriaques orthodoxes

Chrétiens orientaux

Diaspora

Identité

Minorité religieuse

Turquie

Transnational

Istanbul

Orthodox Syriacs

Eastern christians

Diaspora

Identity

Religious minorities

Turkey

Transnational

Istanbul

Résumé

Cette thèse interroge la vision essentialiste qui désigne les chrétiens orientaux comme des communautés immobiles situées hors de l’histoire en mettant l’accent sur l’émergence des nouvelles dynamiques sociales des Syriaques orthodoxes d’Istanbul en Turquie contemporaine. S’appuyant sur les données historiques ainsi qu’ethnographiques, elle tend à déconstruire le discours communautariste identitaire des fidèles et avance que ce qu’on nomme aujourd’hui l’identité Syriaque orthodoxe contemporaine dans le contexte turc, s’est construite dans une longue durée et est en train de se construire par le biais des interactions continuelles avec les identités environnantes, c’est-à-dire l’identité turque musulmane, kurde, arménienne, catholique latine et protestante. Cette identité se construit beaucoup par contact, opposition et mimétisme avec l'identité nationale turque dominante, les autres identités chrétiennes, et l'identité musulmane majoritaire. A ces facteurs, l’influence du nationalisme assyrien diffusé par des réseaux transnationaux s’ajoute et ceci grâce à l’expansion radicale des mouvements de personnes et des développements technologiques, entraînés par le processus de mondialisation. Dans la présente thèse, nous suggérons également que l’identité syriaque contemporaine ne présente plus un aspect monolithique qui se caractérise par une mentalité traditionnelle et rurale. Au sein d’une métropole diversifiée et un terrain diasporique comme Istanbul, marquée par la multiplicité des cultures, on constate chez les fidèles l’émergence des nouveaux bricolages en terme religieux ainsi que des différentes modalités de croire, liées à une modernité qui se traduit par l’individualisme et le transnational.

This thesis questions the essentialist vision that identifies Eastern Christians as unchanging communities located outside of history by emphasizing the emergence of new social dynamics among Orthodox Syriacs from Istanbul in contemporary Turkey. Based on historical as well as ethnographic data, this thesis intends to deconstruct the communitarian identity discourse of the faithful and argues that what is now called contemporary Syrian Orthodox identity in the Turkish context has been built over a long period of time and through continuous interactions with surrounding identities, i.e., Muslim, Kurdish, Armenian, Latin Catholic and Protestant Turkish identities. This identity is constructed much by contact, opposition and mimicry in relation to the dominant Turkish national identity, other Christian identities and the majority Muslim identity. An additional factor is the influence of Assyrian nationalism spread by transnational networks as a result of the radical expansion of the movement of people and technological developments driven by the process of globalization. In this thesis, it’s also suggested that contemporary Syriac identity no longer has a monolithic aspect characterized by a traditional and rural mentality. Within a diversified metropolis and diasporic terrain like Istanbul marked by a multiplicity of cultures, one can see among the faithful the emergence of new bricolages in religious terms as well as the different modalities of believing, which is linked to a modernity finding its expression in individualism and transnationality.