Thèse soutenue

Le "capital social" nikkei et le cas des Brésiliens d'origine japonaise de São Gotardo (Minas Gérais-Brésil)

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Auteur / Autrice : Maria Vicenta Haro Matas
Direction : Ulrike Schuerkens
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie sociale et ethnologie
Date : Soutenance le 18/10/2019
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Dominique Vidal
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Vidal, Yumi Garcia dos Santos, Moustapha Tamba, Mônica Raisa Schpun
Rapporteurs / Rapporteuses : Yumi Garcia dos Santos, Moustapha Tamba

Résumé

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La migration japonaise au Brésil, qui débutât en 1908, peut être conçue comme la dernière grande vague migratoire transocéanique vers le Brésil contemporain. Recrutés avec un contrat de travail, les immigrants nippons sont arrivés en formant des familles. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, ces agents sociaux ont été dirigés vers le travail dans les champs cafetiers dans l’État de São Paulo. De nos jours, les exploitations agricoles des entreprises familiales nippo-brésiliennes ont une excellente réputation dans tout le Brésil, comme on le voit dans la ville de São Gotardo (Minas Gérais). Les familles nikkei (fils et petits-fils des premiers immigrants japonais au Brésil) sont arrivées dans ces confins grâce à l’implantation d’un programme gouvernemental expérimental de colonisation et d’exploitation agricole dans années 1970 : le PADAP (Programme de colonisation du Haut Paranaíba). En pleine dictature militaire, ce programme était un modèle de Révolution verte, transformant ainsi São Gotardo en une base expérimentale du développementisme agricole brésilien dans un biome inexploré: le Cerrado. Notre hypothèse de recherche se base sur la reconnaissance d’un «capital social» forgé chez les immigrants d’origine japonaise au Brésil, ce qui a permis leur promotion sociale. Nous appelons ce capital « capital social » nikkei. Nous concevons la notion de « capital social» chez les nikkeijin du Brésil comme la série de ressources (institutionnelles, organisationnelles et valeurs identitaires) dont la possession a permis la promotion sociale. Pour justifier notre hypothèse, nous présentons une méthodologie liant « mobilisation géographique » et «mobilisation sociale ». En prenant le cas des Brésiliens d’origine japonaise de São Gotardo comme terrain ethnographique, nous étudierons comment deux migrations, une internationale et une autre régionale, se sont articulées au cours du temps, du territoire brésilien et des générations avec le même objectif : une réussite socioéconomique familiale.