Thèse soutenue

Connexions interculturelles et construction des savoirs à l’époque moderne : l'Europe, l'Asie et l'emergence des savoirs turcologiques aux XVIIe - XVIIIe siècle
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Auteur / Autrice : Despina Magkanari
Direction : Vincent FourniauMaurice Aymard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance le 05/10/2019
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Edhem Eldem
Examinateurs / Examinatrices : Edhem Eldem, Nicholas Dew, Isabelle Landry-Deron, Pascale Rabault-Feuerhahn
Rapporteurs / Rapporteuses : Edhem Eldem, Nicholas Dew

Résumé

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Cette thèse porte sur l'émergence en Europe, au cours des XVIIe-XVIIIe siècles, d'un domaine d’étude qui prend comme objet le temps et l'espace turcs de l'époque pré-ottomane. Notre propos est de saisir le processus d'autonomisation intellectuelle du domaine de la turcologie, au sein du domaine plus large des études orientales, de décrire la genèse d'un champ d'études, de faire en d'autres termes une archéologie du domaine des études turques ou de l'aire culturelle turque. Notre enquête s'inscrit dans l'étude de l'engagement savant européen sur la connaissance et la compréhension des civilisations orientales : un engagement qu’elle tente d'historiciser, en s'inspirant de l'approche socio-culturelle des savoirs. Il s'agit, d'une part, d'étudier la production de ce savoir en prenant en considération les réalités matérielles et les pratiques concrètes des acteurs, d'interroger le lien entre les trajectoires individuelles des savants, les conditions institutionnelles, matérielles et intellectuelles et l'élaboration de concepts et de connaissances. De l'autre, notre recherche tente de varier les registres temporels et spatiaux d'analyse, et de situer la production de ce savoir dans la rencontre interculturelle de la première globalisation et, tout particulièrement, dans le cadre des circulations « transnationales » qui se produisent à l’intérieur de l'espace eurasiatique, tout en prenant en considération le rôle des dynamiques locales et les phénomènes de réappropriations, de traductions et de reconfigurations. Nous avons ainsi souhaité mettre en lumière la manière dont les traditions historiographiques des peuples asiatiques, investies et reconfigurées par les savants européens, motivés eux-mêmes par leurs propres interrogations et appliquant des méthodes élaborées dans un contexte culturel différent, ont conduit à l'invention de nouvelles formes d'appréhension des réalités spatio-temporelles turques.