La science de l'ennemi : la réception de la Geopolitik en France, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis (années 1920 - années 1950)
Auteur / Autrice : | Florian Louis |
Direction : | Marie-Vic Ozouf-Marignier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance le 24/09/2019 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Romain Huret |
Examinateurs / Examinatrices : Romain Huret, Olivier Forcade, Christian Grataloup, Bertrand Müller | |
Rapporteur / Rapporteuse : Olivier Forcade, Christian Grataloup |
Mots clés
Résumé
Cette étude d’histoire croisée met en lumière le lent processus de sédimentation sémantique du vocable « géopolitique » au travers de l’étude de ses circulations internationales entre l’apparition de l’école allemande de Geopolitik qui le popularise au début des années 1920 et les débuts de la guerre froide qui voient les théories géopolitiques inspirer directement la stratégie des deux Grands.Elle montre comment la réception de la géopolitique, perçue initialement hors d’Allemagne comme une pseudo-science destinée à légitimer le pangermanisme, évolue progressivement vers une fascination génératrice de tentatives d’imitation et de réinvention qui nécessitent toutefois de trouver à la discipline des origines non germaniques pour la rendre acceptable. C’est ainsi que le géographe britannique Halford Mackinder se voit érigé aux États-Unis en père fondateur d’une discipline dont il ne s’est pourtant jamais réclamé.Loin d’avoir subi hors d’Allemagne, comme on le prétend parfois, un long ostracisme qui n’aurait pris fin que dans les années 1980, la géopolitique apparaît au final comme un savoir perpétuellement controversé mais aussi séduisant, les deux attitudes cohabitant et se renforçant mutuellement.