Senti-pensar con la Selva. Luttes pour le territoire, l'autonomie et l'auto-détermination dans le contexte du Sumak Kawsay : le cas des peuples Kichwa et Waorani du Yasuni, Amazonie équatorienne
Auteur / Autrice : | Nora Sofia Cevallos |
Direction : | Irène Bellier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie sociale et ethnologie |
Date : | Soutenance le 03/06/2019 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Capucine Boidin-Caravias |
Examinateurs / Examinatrices : Capucine Boidin-Caravias, Philippe Erikson, François-Michel Le Tourneau, Jean-Pierre Chaumeil, Eduardo Kohn, Alexandre Surrallés | |
Rapporteur / Rapporteuse : Philippe Erikson, François-Michel Le Tourneau |
Mots clés
Résumé
L'objectif de cette thèse est d'analyser les conflits et les résistances provoqués par l'expansion de la frontière pétrolière sur le territoire des peuples Kichwa, des Waorani et des groupes d'isolement, les Tagaeri et les Taromenane du parc national Yasuní (nord-est de l'Amazonie équatorienne). Depuis 2008, ces peuples sont confrontés à une situation paradoxale. D'une part, l'inscription dans la Constitution équatorienne (2008) des droits des peuples autochtones, des droits de la Nature ainsi que du Sumak Kawsay ou Buen Vivir, concrétise les revendications autochtones des années 90 pour la défense de leurs identités et leurs territoires; d’autre part, dans le cadre du modèle de développement extractiviste, l’État équatorien multiplie les politiques favorables à l’exploitation pétrolière, annulant les avancées constitutionnelles et donnant lieu à la réactivation de nombreux conflits socio-environnementaux. Depuis 40 ans, la mise en œuvre de divers projets pétroliers a radicalement transformé les conditions de vie des Kichwa et des Waorani de Yasuní. Cependant, ces projets n’ont pas été dépourvus de réactions et de résistances de la part des communautés qui, faisant appel à la mémoire historique et aux traumatismes causés par l’extractivisme, ont réussi à faire entendre leur voix et à négocier les termes et conditions de l’exploitation pétrolière, en créant par là même, des espaces de participation et d’expression de leurs opinions. Cette thèse montrera comment aujourd’hui les Kichwa et les Waorani du Yasuní ressentent et pensent le territoire, l'identité, le développement et comment, à travers l'appropriation d'éléments du discours écologiste et des droits qui les concernent, ils redéfinissent leurs notions de Buen Vivir et ses formes d’organisation collective et communautaire pour faire face à l’extractivisme.