Thèse soutenue

Défendre la terre. Scientifiques critiques et mobilisations environnementales des années 1940 aux années 1970

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Auteur / Autrice : Céline Pessis
Direction : Isabelle Sourbès-Verger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire (Option : Histoire des sciences)
Date : Soutenance le 08/02/2019
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Jean-Paul Gaudillière
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Paul Gaudillière, Stéphane Castonguay, Joëlle Le Marec, Claire Delfosse, Nathalie Jas, François Papy
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane Castonguay, Joëlle Le Marec

Résumé

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A la croisée de l'histoire des sciences et des techniques, de l'histoire environnementale et de l'histoire des mouvements sociaux, cette thèse se propose d'explorer et de faire ressurgir dans divers champs de science (mathématiques, agronomie et sciences naturelles principalement) des voix contestataires à l'industrialisation d'une France encore largement rurale. Elle étudie les économies morales, les cultures épistémiques et les programmes alternatifs de recherche portés par ces scientifiques critiques, ainsi que les mouvements sociaux pour ou par lesquels ils parviennent à se constituer en ressources critiques.Cette recherche interroge le travail cognitif et normatif de scientifiques pour constituer la terre(en tant que milieu biologique, espace cultivé, planète habitable ; ancrage matériel des paysanneries et condition première de l'existence humaine) en objet à défendre durant la période dite des « Trente Glorieuses », qui voit se structurer un nouveau régime de production des savoirs et des artefacts techno scientifiques sous l'égide d'un État modernisateur. A travers l'étude de trois types de critiques (des tracteurs, de l'épuisement des sols, et de la menace globale de destruction de la planète), la thèse met au jour un certains nombre d’alertes, de savoirs, de controverses et de luttes socio-environnementale. Elle s'inscrit là dans une historiographie récente qui revisite le mythe d'une modernisation heureuse et consensuelle, inattentive aux nuisances qu'elle génère.