Perception des risques liés à la pollution de l'air à Beyrouth (Liban)
Auteur / Autrice : | Mehsen Khazen |
Direction : | Hervé Flanquart, Jocelyne Adjizian-Gérard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie. Environnement et aménagement du territoire |
Date : | Soutenance le 27/11/2019 |
Etablissement(s) : | Littoral en cotutelle avec Université Saint-Joseph (Beyrouth). Département de géographie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences économiques, sociales, de l'aménagement et du management (Lille ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Territoires, Villes, Environnement & Société (TVES) - Territoires- Villes- Environnement & Société - EA 4477 / TVES |
Equipe de recherche : Centre de Recherche en Environnement-Espace Méditerranée Orientale (Beyrouth, Liban) | |
Jury : | Président / Présidente : Liliane Barakat |
Examinateurs / Examinatrices : Liliane Barakat, Emmanuel Eliot, Nouha Ghosseini, Georges Najjar | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuel Eliot, Nouha Ghosseini |
Mots clés
Résumé
Beyrouth, capitale du Liban, connait une forte pollution atmosphérique, notamment à cause du trafic routier qui constitue un problème important dans cette ville. Le transport est l'une des principales sources de la pollution atmosphérique. Plusieurs études ont montré que les teneurs en dioxyde d'azote (NO₂) et en particules sont toujours au-dessus des seuils limites fixés par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Une bonne gouvernance de la pollution atmosphérique impliquerait de bien comprendre les interactions entre habitants, décideurs et institutions, et de voir de quelle manière est réalisée l'intégration de l'habitant - perception et comportement - dans la prise de décision. Cette thèse a pour but d'étudier la perception des Beyrouthins de la qualité de l'air. Pour cela, deux enquêtes ont été faites : une par questionnaire dans la Région Métropolitaine de Beyrouth (RMB) et une autre par entretiens avec différentes parties prenantes. Notre enquête menée par questionnaire en 2016 dans la ville montre que la population perçoit bien cette pollution et sa source première : le trafic routier. Néanmoins, cette pollution et le trafic routier sont perçus comme des risques secondaires en termes d'importance, les Beyrouthins se focalisant d'abord sur les problèmes de sécurité civile et ses risques induits. Cette étude montre, par ailleurs, que les individus pensent généralement que si la pollution de l'air est importante à Beyrouth, elle affecte plus les autres qu'eux même. Nos résultats ont démontré que les perceptions des risques en général et des risques environnementaux en particulier varient selon les différentes classes sociales et religieuses. Sur un autre plan, les Beyrouthins ne sont pas informés sur les politiques environnementales et n'ont pas de confiance ni dans leurs décideurs, ni dans les experts. Les Beyrouthins ne tentent pas de diminuer cette pollution, ni de changer leur comportement pour essayer d'y échapper. Les Beyrouthins ont une attitude fataliste envers ce risque environnemental. Quant aux décideurs, ils n'ont aucune confiance dans la population et de ce fait, aucune communication ne peut être établie entre les citoyens et leurs responsables. Les deux parties comptent sur les médias pour informer la population sur les risques de la pollution atmosphérique. Or, ces derniers ne se focalisent que sur les thèmes qu'ils qualifient d'"actuels" et d'"intéressants". Les sujets abordés ne concernent pas nécessairement la pollution de l'air.