Thèse soutenue

Les corpus de récits de fiction à l’école maternelle La fabrique d’un patrimoine scolaire Étude contextualisée en Corse

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Auteur / Autrice : Marie-Dominique Andreani-Campana
Direction : Bruno Garnier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 19/12/2019
Etablissement(s) : Corte
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Environnement et sociéte (Corte ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lieux, identités, espaces, activités (Corte, Haute-Corse)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Marie-France Bishop, Pierre Kahn, Françoise Graziani, Angela Barthes, Alain Di Meglio
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-France Bishop, Pierre Kahn

Résumé

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Notre thèse propose une réflexion sur « un nouveau patrimoine culturel», le patrimoine littéraire des récits de fiction constitué et transmis par les enseignants de l’école maternelle. Cependant, pour nous, les récits de fiction ne peuvent être considérés comme constitutifs d’un patrimoine qu’aux conditions suivantes : la récurrence dans la pratique de classe —récurrence choisie ou subie—, mais aussi récurrence du corpus dans les enquêtes successives qui ont pu avoir lieu, dans notre propre enquête et ou encore dans les ouvrages pédagogiques. Cette récurrence n’est bien sûr possible que si le monde l’édition réédite un certain nombre d’ouvrages. Nous avons donc analysé d’une part les conditions d’émergence de ce patrimoine et d’autre part recherché sa réalité sur le terrain avec notre enquête. Nous avons choisi d’associer la recherche de ce patrimoine à la construction du genre professionnel propre aux enseignants de l’école maternelle : la lecture de récits de fiction, tel que défini par Marie-France Bishop, la composition de corpus d’albums à lire nous paraissant en faire partie intégrante. En effet, nous avions émis l’hypothèse que les enseignant(e)s en convoquant des corpus d’albums et en pensant leur enseignement prescrit par les textes officiels, pouvaient constituer ainsi un patrimoine littéraire scolaire. S’agissant d’albums, il nous a fallu également nous pencher sur la répartition des rôles et des pouvoirs, sur les tensions entre les éditeurs et l’institution, sur le rôle des bibliothèques, des responsables institutionnels et des enseignants dans la construction de ces corpus que l’on pourrait se représenter comme un « éco système », en référence à la métaphore utilisée pour l’art contemporain. La périodisation proposée nous a permis de mettre en évidence et de comprendre les phénomènes complexes d’interaction entre l’évolution des élèves scolarisés en maternelle, à la fois leur nombre mais aussi leur origine sociale ainsi que celle des enseignantes avec la production éditoriale. Pour conclure, le processus de patrimonialisation est un processus durable et dynamique qui se doit d’être étudié dans le temps avec l’observation des entrées et les sorties de certains titres. La fabrique d’un patrimoine partagé, nous paraît aujourd’hui, répondre à la grande aspiration de l’école républicaine : offrir à tous les enfants des chances égales et une intégration réussie dans la société française. La littérature, porteuse de valeurs, s’inscrit bien dans l’idéal républicain pour répondre aux attentes démocratiques qui lui sont assignées, à condition de ne pas négliger la formation des enseignants.