Les dispositifs de discussion sur le travail : conception pour l’usage, conception dans l’usage
Auteur / Autrice : | Lauriane Domette |
Direction : | Pierre Falzon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie, psychologie clinique, psychologie sociale. Ergonomie |
Date : | Soutenance le 28/05/2019 |
Etablissement(s) : | Paris, CNAM |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Abbé Grégoire (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur le travail et le développement (2007-... ; Paris) |
Entreprise : Plein sens | |
Jury : | Président / Présidente : Yves Clot |
Examinateurs / Examinatrices : Vanina Mollo, Etienne Forcioli Conti, Laurent Van Belleghem | |
Rapporteur / Rapporteuse : Mathieu Detchessahar, Viviane Folcher |
Mots clés
Résumé
Cette recherche porte sur les dispositifs de discussion sur le travail. Dans un contexte de développement de ces dispositifs au sein des entreprises et dans la littérature, l’objectif de cette thèse est d’approfondir la réflexion quant à leurs conditions d’utilisation et de pérennité, quant aux méthodologies d’intervention pour les concevoir et quant à leurs implications en termes de management, de participation et de prise de décision.La thèse s’inscrit dans le courant de l’ergonomie constructive qu’elle fait dialoguer avec les sciences de gestion. L’ergonomie constructive vise le développement d’organisations « capacitantes », c’est-à-dire d’organisations capables de se développer par un débat sur le travail, afin de créer les conditions du développement des individus et des collectifs. En sciences de gestion, la proposition d’un modèle d’entreprise « délibérée » prône l’ouverture d’espaces de discussion sur le travail à tous les niveaux hiérarchiques, afin d’organiser la subsidiarité (i.e. la prise de décision au plus bas niveau hiérarchique pertinent). La thèse défend alors l’idée qu’intervenir pour développer une discussion sur le travail pérenne dans les organisations nécessite d’appréhender les dispositifs de discussion dans une logique de l’activité, selon une dynamique remontante, tout en favorisant le soutien institutionnel de la discussion, dans une dynamique plus descendante.Pour ce faire, quatre situations d’usage d’espaces de discussion sur le travail ont été étudiées, dans deux organismes de protection sociale, dans une institution bancaire et à La Poste. Les dispositifs de discussion qui y ont été mis en place ont été considérés comme des artefacts, conçus pour l’usage par des concepteurs et pouvant être adaptés dans l’usage par ses utilisateurs. Leur évolution a alors été retracée à deux échelles temporelles : d’une entreprise à l’autre et au sein de deux entreprises, afin d’identifier les différentes formes qui leur ont été données et qu’ils ont prises dans l’usage.Les résultats mettent en lumière des appropriations variées selon les contextes, soulignant la nécessaire adaptabilité des modalités de la discussion aux spécificités locales. Les dispositifs de discussion étudiés ont favorisé la régulation de situations de travail et ont interpelé des cultures managériales traditionnellement descendantes, initiant une évolution vers un management plus participatif et subsidiaire. Pour favoriser leur pérennité, il apparaît nécessaire à la fois d’aménager « l’espace de la discussion », notamment en organisant la subsidiarité, et de partir de l’activité des acteurs concernés, dans une approche coconstruite et volontariste.