Thèse soutenue

La conscience altérée : recherche de corrélats anatomo-fontionnels et étude de stimulation cérébrale profonde

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Auteur / Autrice : Anna Sontheimer
Direction : Jean-Jacques Lemaire
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 14/05/2019
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne‎ (2017-2020)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Pascal (Aubière, Puy-de-Dôme)
Jury : Président / Présidente : Marie Izaute
Examinateurs / Examinatrices : Olivia Gosseries, Angela Sirigu
Rapporteurs / Rapporteuses : Lionel Naccache, Stein Silva Sifontes

Résumé

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La conscience comporte deux composantes, l’éveil et l’expérience consciente. L’expérience consciente englobe la conscience de soi ou conscience interne, et la conscience de l’environnement ou conscience externe. Trois réseaux cérébraux majeurs ont été décrits. Le réseau du mode par défaut sous-tend l’activité mentale tournée vers soi. Le réseau exécutif central est impliqué dans des activités cognitives tournées vers l’environnement. Le réseau de la saillance sous-tend la détection de stimuli saillants internes et externes, et permet une bascule dynamique entre le réseau du mode par défaut et le réseau exécutif central.Suite à un coma, certains patients restent en état chronique de conscience altérée, soit avec un syndrome d’éveil non répondant, soit en état de conscience minimale. Le syndrome d’éveil non répondant est caractérisé par une absence de comportements conscients. L’état de conscience minimale s’accompagne de comportements conscients, comme la poursuite visuelle ou la réponse à une commande, qui apparaissent de manière fluctuante. Des déficits moteurs et cognitifs associés peuvent compliquer la détection de signes de conscience au chevet de ces patients cérébrolésés, et entraîner une sous-évaluation de leur état de conscience.Les objectifs principaux de ce travail sont d’affiner l’évaluation de l’état de conscience en détectant d’éventuelles capacités résiduelles cachées ; de caractériser des corrélats anatomo-fonctionnels de l’altération de la conscience ; et d’étudier l’effet de la stimulation cérébrale profonde sur l’apparition de comportements conscients chez des patients avec altération chronique de la conscience.Concrètement, nous avons développé un protocole d’IRM fonctionnelle de traitement du langage avec charge émotionnelle graduée, pour permettre de détecter d’éventuelles capacités résiduelles cachées chez ces patients non communicants. Nous avons ensuite mené une étude de connectivité fonctionnelle au repos de régions sous-corticales et de réseaux corticaux impliqués dans la conscience interne et externe, dans un groupe de treize patients avec altération chronique de la conscience. Nous avons mis en évidence une dégradation des interactions entre le réseau de la saillance et le réseau du mode par défaut, ainsi qu’avec les thalami et les pallidums. Nous avons au préalable développé une méthode d’amélioration de la segmentation automatique de ces régions sous-corticales. Enfin, nous avons mené une étude de stimulation cérébrale profonde auprès de cinq patients avec altération chronique de la conscience, en ciblant les thalami et les pallidums. La stimulation a permis l’apparition de comportements conscients chez deux d’entre eux, associée à une augmentation du métabolisme des régions cérébrales impliquées dans la conscience interne. L’ensemble de ces résultats permet d’alimenter la réflexion sur de nouvelles pistes thérapeutiques pour les patients en état de conscience altérée.