Thèse soutenue

Modifications métaboliques induites par la prise en charge thérapeutique des patientes atteintes d'un cancer du sein
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Auteur / Autrice : Angeline Ginzac Couvé
Direction : Xavier Durando
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physiologie, Pathologie (Oncologie)
Date : Soutenance le 03/04/2019
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne‎ (2017-2020)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Division de recherche clinique, Centre Jean Perrin (Clermont-Ferrand) - Imagerie Moléculaire et Stratégies Théranostiques (IMoST)
Jury : Président / Présidente : Yves Boirie
Examinateurs / Examinatrices : Emilie Thivat, Martine Duclos, Frédéric Roche, Caroline Rousseau
Rapporteurs / Rapporteuses : Béatrice Fervers, Benoît You

Mots clés

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Résumé

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Il existe une relation étroite entre le cancer du sein et le poids. Si l’excès de poids est un facteur de risque de survenue du cancer du sein, l’obésité au diagnostic et les variations de poids (± 5 % du poids initial) au cours des traitements sont associées à un mauvais pronostic. La perte et le gain de poids résultent d’un déséquilibre de la balance énergétique (apports et dépenses). Les caractéristiques et les causes de ces variations ne sont pas encore totalement décrites. La prise de masse grasse semble être reconnue comme un facteur de mauvais pronostic d’où l’importance de bien comprendre l’évolution de la composition corporelle au cours des traitements du cancer du sein.Dans ce contexte, les objectifs de cette thèse ont été de caractériser la variation de poids et de composition corporelle tout au long des traitements du cancer du sein et d’étudier les facteurs impliqués dans le déséquilibre de la balance énergétique dont l’activité physique et certaines composantes de la dépense énergétique de repos.Les travaux menés dans le cadre de cette thèse se sont articulés autour de trois essais cliniques. En premier lieu, l’essai MétaCa2 qui vise à décrire l’évolution à long terme du poids et de la composition corporelle de patientes ménopausées atteintes d’un cancer du sein non métastatique (en moyenne 3 ans post-chimiothérapie). Les résultats cette étude ont montré qu’une perte de poids pendant la chimiothérapie est corrélée à une prise de poids dans la suite des traitements adjuvants. Cette étude a également permis de mettre évidence une prise de poids et de masse grasse au cours de l’hormonothérapie dans la population globale et plus particulièrement chez les patientes en excès de masse grasse au diagnostic. L’augmentation du temps assis entre la fin de la chimiothérapie et le début de l’hormonothérapie a été identifiée comme un facteur lié à la prise de masse grasse à long terme.Nous avons ensuite exploré une hypothèse avancée par notre équipe qui suggère que la chimiothérapie pourrait avoir un impact sur le tissu adipeux brun. Celui-ci est impliqué dans la thermogénèse adaptative, donc dans les dépenses énergétiques, et pourrait ainsi contribuer à la prise de poids. Pour cela, nous avons réalisé une étude ancillaire au protocole AVATAXHER sur 109 patientes atteintes d’un cancer du sein HER2+ et traitées par chimiothérapie néoadjuvante et thérapie ciblée anti-HER2. Les résultats ont mis en évidence une diminution significative de l’activité métabolique du tissu adipeux brun après une cure de chimiothérapie dans la population générale et plus particulièrement dans le sous-groupe de patientes qui prennent du poids au cours de la chimiothérapie.L’activité physique constitue une possible stratégie de prévention individuelle sur les variations de poids et de composition corporelle. Dans la sous-population de patientes HER2+, elle pourrait également permettre de limiter la cardiotoxicité des traitements standards utilisés. Nous avons mis en place un essai interventionnel prospectif afin d’étudier la faisabilité d’une intervention d’activité physique à domicile pour des patientes en cours de chimiothérapie néoadjuvante + thérapie ciblée pour un cancer du sein HER2 positif. L’intervention consiste à atteindre ou maintenir un niveau d’activité physique correspondant aux recommandations internationales soit 150 minutes par semaine à une intensité modérée grâce à un programme personnalisé combinant activité physique de type aérobie et renforcement musculaire. Ces résultats originaux ont ainsi conduit à apporter de nouvelles connaissances quant aux variations de poids et de composition corporelle au cours des traitements du cancer du sein à un stade précoce et sur les causes possibles du déséquilibre énergétique.