Filles et garçons face à la meilleure réussite scolaire des filles : quelles conséquences sur la perception des relations de genre et la performance ?
Auteur / Autrice : | Alyson Sicard |
Direction : | Delphine Martinot, Marie-Christine Toczek-Capelle |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 08/11/2019 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2017-2020) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Laboratoire de psychologie sociale et cognitive (Clermont-Ferrand ; 1984-...) |
Laboratoire : Laboratoire de psychologie sociale et cognitive (Clermont-Ferrand ; 1984-...) | |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Odile Hirschauer-Rohmer, Pascal Pansu |
Rapporteur / Rapporteuse : Virginie Bonnot, Annique Smeding |
Mots clés
Résumé
Ce travail de thèse a pour objectif d’examiner les conséquences du contexte scolaire actuel, marqué par la meilleure réussite scolaire des filles par rapport aux garçons (e.g., OECD, 2015 ; Voyer & Voyer, 2014), sur la perception que les élèves ont de l’école et des relations de genre dans le contexte scolaire. Notre hypothèse de départ est que la supériorité académique des filles qui caractérise actuellement le paysage scolaire pourrait amener les garçons à adopter une vision zéro-sum des relations de genre à l’école. Autrement dit, les garçons seraient susceptibles de penser que la réussite scolaire des filles se fait à leurs dépens. Nous postulons également que cette vision compétitive de l’école et des relations filles-garçons pourrait avoir des conséquences délétères sur la réussite scolaire des garçons, suggérant ainsi un mécanisme de maintien des inégalités de réussite scolaire en faveur des filles. L’étude princeps n°0 met en évidence, en accord avec notre hypothèse, que les collégiens (mais pas les collégiennes) adhèrent plus fortement aux croyances zéro-sum dans un contexte menaçant de réussite scolaire des filles par rapport à un contexte de réussite des garçons ou à une condition de contrôle. Il apparaît cependant qu’au lycée le contexte a un impact uniquement sur les croyances zéro-sum des filles (étude 1) alors qu’à l’université il influence les croyances des filles et des garçons (étude 2). La littérature sur la perspective zéro-sum montrant que le contexte a généralement un impact sur les groupes de haut statut uniquement (e.g., Wilkins, Wellman, Babbitt, Toosi & Schad, 2015), nous explorons ensuite l’hypothèse selon laquelle cette évolution de l’effet du contexte en fonction du niveau d’études des participant.e.s pourrait être liée à une évolution du statut académique perçu des filles et des garçons au cours du cursus scolaire. Les études 3 et 4 ont été conduites afin d’évaluer la perception que les élèves ont du statut académique des filles et des garçons à différents niveaux du cursus scolaire. Les résultats de ces deux études montrent que les filles sont globalement perçues comme ayant un statut académique supérieur à celui des garçons, bien qu’elles soient ensuite considérées comme ayant un statut professionnel inférieur aux hommes. La perception d’une supériorité académique des filles est plus marquée au lycée qu’au collège ou à l’université. Nous avons ensuite testé directement le rôle modérateur du statut académique dans l’effet du contexte sur les croyances zéro-sum et la performance des élèves. En manipulant le statut académique de l’endogroupe, l’étude 5 met en évidence que les individus de haut statut ont de moins bonnes performances dans un contexte de réussite de l’exogroupe par rapport à des contextes scolaires moins menaçants. Enfin, les résultats des études 6a et 6b montrent qu’alors que les collégien.ne.s (étude 6b) comme les lycéen.ne.s (étude 6a) attribuent un statut académique supérieur aux filles, la réaction des élèves face à la réussite de l’exogroupe varie selon leur âge.