Thèse soutenue

Les étudiants de basse classe sociale face au risque de mobilité ascendante : quels impacts sur l’adoption de buts de performance-évitement et sur les performances ?

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Auteur / Autrice : Alisée Bruno
Direction : Céline DarnonMarie-Christine Toczek-Capelle
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 24/06/2019
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne‎ (2017-2020)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire de psychologie sociale et cognitive (Clermont-Ferrand ; 1984-...)
Laboratoire : Laboratoire de psychologie sociale et cognitive (Clermont-Ferrand ; 1984-...)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Pascal Bressoux, Mickaël Jury, Nicolas Michinov, Annique Smeding

Résumé

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Ce travail de thèse ambitionne d’identifier les processus psycho-sociaux impliqués dans le processus de mobilité ascendante. Plus précisément, nous testons dans quelle mesure le processus de mobilité que vivent les étudiants de basse classe sociale peut les amener à adopter des buts de performance-évitement (i.e., peur d’échouer), susceptible d’impacter par la suite négativement leurs performances. Dans la première étude, le lien entre les buts de performance-évitement et la performance a été testé chez les étudiants de basse et de haute classe sociale. Les résultats ont montré que l’adoption des buts de performance-évitement prédisait négativement les performances des étudiants de basse classe sociale (pas celle des étudiants de haute classe sociale) et en particulier s’ils ont de bons résultats académiques (i.e., qu’ils sont susceptibles de vivre une expérience de mobilité). Le but de la deuxième étude était de tester le rôle du processus de mobilité en tant que médiateur du lien entre la classe sociale et l’adoption de buts performance-évitement. Les résultats ont montré que c’est parce que les étudiants de basse classe sociale se sentent en mobilité ascendante, qu’ils adoptent plus de buts de performance-évitement que leurs homologues de haute classe sociale. Enfin, dans les 3 dernières études (études 3a, 3b et 3c), le processus de mobilité a été manipulé afin d’étudier son impact sur l’adoption de buts de performance-évitement et les performances des lycéens. Les résultats de l’étude 3a ont montré que chez les élèves de basse classe sociale, la saillance du processus de mobilité a augmenté l’adoption de buts de performance-évitement et a diminué les performances en mathématiques. Par ailleurs, les buts de performance-évitement semblent être un médiateur de l’effet d’interaction entre la classe sociale et la saillance du processus de mobilité sur les performances en mathématiques, bien que cet effet ne soit pas répliqué dans les études 3b et 3c. Les résultats de la méta-analyse, réalisée sur ces 3 dernières études, tendent à confirmer ces résultats. Dans l’ensemble, ces résultats s’accordent pour dire que la crainte du processus de mobilité serait l’un des mécanismes à l’origine des difficultés rencontrées par les élèves/étudiants de basse classe sociale en contexte académique et susceptibles d’expliquer, ensuite, leurs moindres performances.