Toni Morrison et l'écriture de l'indicible : minorations, fragmentations et lignes de fuite
Auteur / Autrice : | Marlène Barroso-Fontanel |
Direction : | Anne Garrait-Bourrier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures étrangères |
Date : | Soutenance le 15/03/2019 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2017-2020) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des lettres, sciences humaines et sociales (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique (Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme, France) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Patricia Godi-Tkatchouk, Elisabeth Bouzonviller, Gérald Préher |
Rapporteur / Rapporteuse : Redouane Abouddahab, Christine Dualé |
Mots clés
Résumé
Par l’écriture, Toni Morrison cherche à rendre leurs voix à ceux qui ont été interdits de mots. Auteure engagée, elle veut redonner à la minorité noire sa place centrale dans l’Histoire des États-Unis. Elle propose ainsi une ré-écriture de l’Histoire au travers de sa trilogie historique, composée de Beloved, Jazz et Paradise, ré-écriture déjà en germe dans son second roman, Sula. À travers l’étude de ces quatre romans, cette thèse se propose de mettre au jour la généalogie de l’indicible dans l’œuvre de Toni Morrison, mais aussi d’analyser le lien dynamique entre minoration et écriture chez cette auteure qui revendique son statut de romancière noire américaine. Les femmes occupent une place centrale dans notre corpus car, à la minoration raciale qui relègue déjà les Africains-Américains en marge de la société américaine, s’ajoute pour les femmes noires la minoration sexuelle qui les réduit à un corps-objet. Mais chez Toni Morrison, cette double minoration, et la fragmentation qu’elle entraîne, deviennent des lignes de fuite, au sens deleuzien du terme, qui (dé-)structurent son écriture. La minoration ne s’entend alors plus comme soustraction, mais comme création. Toni Morrison trace ainsi dans ses textes des lignes de fuite créatrices qui s’échappent du cadre de la page vers un en-dehors du langage où se dit le désir de résister et de survivre du mineur.