Caractérisation des stéréotypes de genre et développement d’une échelle de mesure de l’idéologie de genre en contexte organisationnel
Auteur / Autrice : | Camille Bertereau |
Direction : | Pierre Chaudat, Éléonore Marbot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Soutenance le 25/11/2019 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2017-2020) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des sciences économiques, juridiques, politiques et de gestion (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Clermont Recherche Management |
Jury : | Président / Présidente : Corinne Rochette |
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Beaumont | |
Rapporteur / Rapporteuse : Martine Brasseur, Samuel Mercier |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les stéréotypes de genre et l’idéologie de genre ont donné lieu à la création de nombreux outils de mesure en psychologie sociale. Néanmoins, si certains travaux en GRH ont mis en évidence le rôle important des stéréotypes de genre dans le maintien de ces inégalités entre les sexes (Heilman, Block, et Martell, 1995 ; Rudman et Phelan, 2008 ; Cornet et Cadalen, 2009), exceptés quelques rares études (Martell et DeSmet, 2001 ; Scharnitsky, 2012), la mesure des représentations sexuées n’a que très rarement été utilisée comme levier d’action organisationnel. De plus, peu de recherches récentes se sont intéressées au contenu-même de ces structures représentationnelles au sein des organisations. L’intérêt de cette thèse réside d’une part dans une meilleure compréhension de ces biais intergroupes de genre dans l’organisation, grâce l’étude d’un cas, celui de l’entreprise Michelin. Afin de répondre aux objectifs de sa politique de féminisation, l’entreprise a choisi d’innover en matière de lutte contre les discriminations par la mise en évidence des stéréotypes de genre véhiculés dans l’organisation. Ce travail repose sur un partenariat entre l’Université Clermont-Auvergne et l’entreprise Michelin et se propose de répondre à la problématique suivante : comment caractériser les stéréotypes de genre et mesurer l’idéologie de genre en contexte organisationnel ? Trois grandes étapes sont développées pour y répondre. D’abord, la revue de littérature redéfinit les concepts clés et recense tous les outils de mesure existants. En second lieu, la phase qualitative confronte la théorie à la réalité du terrain, en retraçant la réalisation de trente-six entretiens en France, en Espagne, en Pologne et en Allemagne. Puis la phase quantitative se développe autour de la création d’une échelle de mesure multidimensionnelle de l’idéologie de genre et d’une échelle de stéréotypes de genre, ainsi que d’une analyse des déterminants (deux passations dans cinq pays européens). Les contributions majeures de cette thèse sont d’abord méthodologiques : les techniques mobilisées sont guidées par le paradigme de Churchill (1979) pour le développement d’échelle et le rapport de diagnosticité pour la détection des stéréotypes (McCauley & Stitt, 1978). Les contributions théoriques se trouvent dans les résultats du questionnaire : les femmes ont un niveau de stéréotype plus élevé que les hommes, mais ces derniers ont une idéologie de genre plus traditionnelle que les femmes. En outre, le contenu des stéréotypes féminins varie selon le pays (la douceur et l’émotivité sont plus stéréotypées « féminin » en France qu’en Espagne par exemple). De plus, plus les répondants travaillent avec des femmes, moins ils nourrissent d’attitudes sexistes. Des attitudes s’apparentant à du sexisme bienveillant (Glick & Fiske, 1996) ont également été mises en lumière (haut niveau de stéréotype et valence des stéréotypes positive). Pour finir, les contributions managériales résident, d’une part, dans la création d’un outil d’auto-évaluation destiné aux managers comprenant les échelles de stéréotypes et d’idéologie de genre, et d’autre part, dans une réflexion sur l’intégration d’un tel outil à une politique de gestion de la diversité.