Thèse soutenue

Trois essais sur l'urbanisation en Chine

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Auteur / Autrice : Claire Gaubert
Direction : Mary-Françoise RenardPascale Combes-Motel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Economiques
Date : Soutenance le 23/10/2019
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne‎ (2017-2020)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences économiques, juridiques, politiques et de gestion (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches sur le développement international (Clermont-Ferrand)
Jury : Président / Présidente : Jean-Louis Combes
Examinateurs / Examinatrices : André Meunier
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe De Vreyer, Scott Rozelle

Résumé

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L'augmentation constante des températures combinée à la multiplication des catastrophes naturelles changent tous les jours un peu plus la donne en terme d'immigration. Pourtant, leurs effets sur la migration au sein d'un même pays ne sont que trop peu connus. La Chine, avec ses zones climatiques diverses, ses nombreuses catastrophes naturelles et son faible taux d'urbanisation, est un lieu propice à l'étude de ce phénomène. Cette thèse offre trois études empiriques qui, dans un premier temps, dresse un état des lieux des déterminants de l'urbanisation chinoise, pour ensuite évaluer l'influence des variations climatiques mais aussi d'une catastrophe naturelle sur les flux de migration entre les campagnes et les villes.Entre rivalité et synergie : Une analyse spatiale de l'urbanisation des provinces chinoises.Le chapitre 2 repense l'étude des déterminants de l'urbanisation en incluant les possibles interactions spatiales entre provinces chinoises voisines, et ce, entre 1980 et 2015. Ce travail contribue à la littérature économique en apportant des éléments nouveaux pour expliquer le développement urbain très inégal présent en Chine. Il contribue également aux travaux d'économie régionale puisque j'utilise un modèle Spatial Durbin Error (SDEM) pour tester l'existence d'interactions spatiales entre provinces. Ce faisant, je peux estimer quels sont les déterminants de l'urbanisation d'une province chinoise, tout en prenant en compte l'influence que pourrait avoir sa proximité avec d'autres villes. Les résultats montrent l'existence d'un effet de synergie entre provinces voisines. Être géographiquement proche d'une province attractive -caractérisée par un fort PIB par habitant, une population dense et un système de transport efficient- entraîne bel et bien une augmentation du taux d'urbanisation d'une province donnée. Cependant, cette relation n'est pas monotone. La croissance des villes peut engendrer de la compétition entre voisins lorsque la province voisine atteint un certain niveau de richesse économique, et donc d'attractivité. Est-ce que les villes sont des refuges pour les ruraux qui font face à des variations climatiques? Etude du cas chinois.Le chapitre 3 met en lumière le lien entre les variations climatiques et la migration rural-urbaine, entre 1992 et 2012, en China. On fait l'hypothèse implicite que les anomalies météorologiques affectent la production agricole, et de ce fait, le revenu des agriculteurs. Par conséquent, cela impacte leurs incitations mais aussi leurs moyens financiers nécessaires pour migrer vers les villes. Ce qui, par suite, influe sur la taille des villes. Ce travail contribue à la littérature en utilisant une mesure inhabituelle de l'urbanisation, qui ne dépend ni de données récoltées lors de recensement, ni d'une définition de la ville basée sur ses frontières administratives. J'utilise ainsi la luminosité des villes la nuit pour estimer la taille de celles-ci, et ce sur des données de panel à l'échelle de grids. Ce faisant, les résultats montrent l'existence d'un impact significatif des variations météorologiques tout autour d'une ville, sur la taille de celle-ci. Cet impact diffère selon la nature de l'intempérie. Un déficit de précipitations a plus de chances d'avoir des répercussions sur les flux migratoires que les surplus précipitations. Ce premier engendre un flux de migration vers les villes l'année même où la sécheresse affecte la récolte des agriculteurs, mais les résultats tendent à montrer que cette migration est temporaire et ne sert qu'à maintenir un revenu stable pour le ménage sur le court-terme. Les inondations, qui sont elles plus semblables à des catastrophes naturelles brutales, qu'un changement météorologique graduel, ont plutôt un effet négatif sur la migration. Cette différence entre les deux types de catastrophes naturelles est étudiée plus en détail dans le chapitre suivant. (...)